Lettre d'information

Pardon et réconciliation dans la célébration de l’Eucharistie [3]

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Église, il était le titre de la célébration eucharistique : on célébrait la fraction du pain ! Le chant de l’Agneau de Dieu l’accompagne, à tel point que le Missel dit explicitement qu’on chante « autant de fois qu’il est nécessaire pour accompagner la fraction du pain » ; c’est à dire trois fois la phrase « Agneau de Dieu… », quatre fois, six ou douze s’il y a besoin, le temps qu’il faut pour que la fraction du pain soit faite, que les hosties et le vin soit répartis dans les coupes et les calices. Cette invocation chantée a un support biblique et spirituel très marqué : celui de l’Agneau pascal du livre de l’Exode, que l’on retrouve aussi dans le livre de l’Apocalypse : l’Agneau vainqueur. Si nous chantons Agneau de Dieu, c’est parce que cette figure parcourt toute la Bible, du début à la fin : l’Agneau immolé pour que nous ayons la vie, la liberté et la réconciliation.

L’acte d’humilité

Avant la communion, il reste quelques petites prières, dont cette parole du centurion à Jésus (Matthieu 8, 8) : « Seigneur, je ne suis pas digne que tu entres sous mon toit, mais dis seulement une parole et mon serviteur sera guéri. » Nous reprenons exactement les mêmes paroles, en les corrigeant : non pas que « tu entres sous mon toit » (ce que nous disions en latin avant le Concile, sub tectum meum), mais « je ne suis pas digne de te recevoir » ; non pas « et mon serviteur sera guéri », mais moi, « je serai guéri ! » Ce qui importe ici n’est peut-être pas tant la guérison elle-même que la parole que Jésus adresse ensuite au centurion (Matthieu 8, 10) : « Jésus fut dans l’admiration et dit à ceux qui le suivaient : “Amen” [comme c’est important pour nous qui allons communier, Jésus dit d’abord Amen, c’est-à-dire en vérité] “Amen, je vous le déclare, chez personne en Israël, je n’ai trouvé une telle foi.” » Ce qui importe ici est bien la foi ! Essayons de nous mettre au plus proche de cette parole du centurion que l’Église nous donne de prier, pour que – dans la mesure où c’est possible – Jésus puisse dire de nous : « je n’ai jamais trouvé en Israël, et dans l’Église, une telle foi ! »

Dieu a voulu tout réconcilier dans le Christ ...

Pour conclure, donnons la parole à saint Paul, car c’est à lui que nous devons d’avoir compris, plus profondément, comment la totalité du mystère chrétien se joue dans la réconciliation.

« Si donc quelqu’un est en Jésus Christ, il est une créature nouvelle. Le monde ancien s’en est allé. Un monde nouveau est déjà né. Tout cela vient de Dieu : il nous a réconciliés avec lui par le Christ, et il nous a donné pour ministère de travailler à cette réconciliation. Car c’est bien Dieu qui, dans le Christ, réconciliait le monde avec lui ; il effaçait pour tous les hommes le compte de leurs péchés, et il mettait dans notre bouche la parole de la

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