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Pourquoi et pour qui restaurer une église aujourd’hui ?

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l’efficacité du travail commun réclame des uns et des autres une liberté d’esprit qui n’est pas spontanément au rendez-vous. Ainsi, la mémoire collective, celle qui nourrit l’opinion publique, conserve, avec beaucoup de facilité, le souvenir des abus tous regrettables et, pour certains d’entre eux, irrécupérables, lors de restaurations antérieures, hâtives, dans les décennies précédentes que le souvenir de la nécessité du désencombrement dans laquelle se trouvait leur église(7).

Ainsi, parmi les partenaires de l’élaboration du cahier des charges, il est possible que certains soient plus orientés vers une restauration à l’identique — et non seulement pour tenter de réparer les abus de la restauration précédente, mais pour retrouver l’église dans sa beauté d’antan — respectueux de son patrimoine, qu’ils ne sont ouverts à l’art de notre époque, plus apte à rejoindre les émergences spirituelles des gens d’aujourd’hui (8).

S’il convient de reconnaître, avec une digne humilité, les abus sus-cités, il convient tout autant de rechercher ensemble un sage équilibre entre ce qui doit être préservé et ce qui doit être apporté de nouveau, d’original, afin que l’église restaurée soit plus apte à l’accomplissement des actions liturgiques, renouvelées selon les lois issues de Vatican II et favorise la participation active des fidèles (9). Selon ce principe, Jean-Louis Girodet, architecte, a rédigé un excellent guide (10).

Ainsi, parmi les partenaires, il est possible que d’autres, membres par ailleurs d’associations amicales de différents types, soient plus préoccupés — et donc moins libres ! d’infléchir l’élaboration du cahier des charges dans l’aménagement futur des lieux de telle sorte qu’ils puissent être utilisés plus commodément et plus systématiquement par les activités que leurs associations prônent qu’ils ne sont soumis à la nature originale de l’édifice.

En fait, dans cet édifice, maison de Dieu et de l’homme, respectueusement compris, il y a la place pour des activités qui ne sont pas strictement cultuelles, à condition que ceux qui travaillent à la restauration « n’aient d’autres propos que de contribuer, le plus possible, à tourner les âmes humaines vers Dieu »(11).

La barre est placée bien haut comme un point de référence sinon à atteindre du moins à respecter. Ainsi, des partenaires, plus spécialement chargés du financement, peuvent connaître la tentation, quelque peu aliénante, de mettre celui-ci à la première place, la place décisive, comme s’il représentait le nerf de la guerre, au risque d’arrêter la réflexion à un stade d’inachèvement pour ne pas dire d’insignifiance. La vraie place du budget est seconde, la place du serviteur. Cela ne signifie absolument pas qu’il s’agisse d’une question secondaire ! Loin de là ! Comme toutes les autres, évoquées ci-dessus,

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