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Restauration de l’église St Martin d’Ajat (Dordogne), vitraux du père Kim en Joong

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apprendre à se laisser faire au lieu de tout faire... Le Christ les appelle à exister, à connaître, à vivre en se donnant... Sans "nuque raide", sans "cœur endurci"...

La foi, c’est s’ouvrir à une présence et aller au-delà de nos simples idées, entrer dans le mystère d’un lien, le mystère de Celui qui nous relie... La foi en le Dieu de l’Alliance, sensible à l’être, le "Dieu sensible au cœur", comme dit Blaise Pascal.

Il en est de même pour l’art, pour la création. Il ne s’agit pas de savoir, simplement, "ce que ça dit", mais ce que cela produit. Accepter d’être touché au cœur, par les sens, afin d’être envahi par une étrange présence, et entrer ainsi dans une communion. La foi, comme la création, ne consiste pas en un savoir rationnel sur Dieu, mais en une connaissance qui ne peut se dire qu’au cœur de la Rencontre, c’est-à-dire en faisant l’expérience d’une Présence qui nous habite d’une lumineuse Union.

Bien sûr, certains d’entre vous ont été surpris par l’aspect non-figuratif des vitaux du Père Kim : ces vitraux « ne représentent rien » ! Effectivement, ils ne racontent pas une histoire, ils ne figurent pas la vie du Christ, n’évoquent pas l’image d’un saint. Mais ici, il ne s’agit pas de représenter… mais de faire l’expérience d’une Présence, comme le firent les disciples du Christ : quand les Pèlerins d’Emmaüs le reconnaissent, « il avait disparu à leurs yeux ». Il faut parfois fermer les yeux pour mieux voir… pour mieux sentir… pour mieux prier… Il faut se laisser habiter pour vivre et découvrir la foi.

Par ses vitraux, l’église devient un lieu habité pour dire une Rencontre au cœur d’une Présence qui s’accomplit dans l’eucharistie.

L’art est aussi un chemin de rencontre, d’accueil : il s’agit de se laisser saisir par la lumière et découvrir cette voix intérieure qui nous réconcilie avec nous-même, en pacifiant tout notre être. Aujourd’hui, en ce lieu, en cette église d’Ajat, nous célébrons la lumière, la lumière naturelle qui devient divine. Le vitrail est l’art du passage - et aujourd’hui passage en ce temps pascal ! - et le créateur est un passeur. Car le vitrail ne peut se satisfaire de lui-même, il a « besoin » de la lumière. La couleur se laisse habiter par la lumière qui transfigure tout le vitrail ; et nous qui passons du regard à la contemplation au cœur de la prière, le vitrail nous conduit à la transfiguration de tout notre être. C’est ainsi que la lumière s’associe à la matière pour habiter notre ciel intérieur.

Il y a ici un souffle de lumière qui varie selon les saisons et les heures du jour ; c’est une invitation à effectuer un chemin dans la vision intérieure pour que nous puissions consentir à une autre lumière, c’est-à-dire au Christ ressuscité. Car nous ne sommes pas faits pour la nuit.

En ce lieu, dans l’harmonie de l’architecture romane, qui est revêtu,

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