Lettre d'information

Tout le monde ne chante pas tout

commune ; pourquoi pas les versets de la préparation pénitentielle, ou encore les couplets du processional de communion ? Le psalmiste fera entendre les versets du psaume. Pourquoi ne pas proposer, certaines fois, cette fonction à un enfant ? L’expérience prouve que les jeunes n’ont aucune difficulté à psalmodier, et qu’ils y trouvent joie et fierté.

Quant aux instruments, tantôt ils introduiront ou prolongeront les voix humaines, tantôt ils souligneront l’unité des rites liturgique : par exemple, dans la veillée pascale, une même phrase musicale reprise entre les lectures peut servir de fil conducteur et montrer la cohésion de l’ensemble.

Sortir de nos routines

Comment avancer, progresser ? Peut-être en sortant de nos routines : Celle du chant à tout prix : certains temps liturgiques réclament la sobriété (le vendredi saint) ; d’autres l’éclat. La sortie de la messe ne sera accompagnée d’un chant que si l’annonce explicite de la mission s’impose.

Celle des formes : il existe des cantillations, des hymnes, des cantiques à refrain, des canons, des tropaires, des chorals, des litanies. Pensons à mettre à nos répertoires toutes les formes que nous autorisent nos moyens.

Celle des lieux : on peut chanter depuis la nef, mais aussi depuis le fond de l’église ou l’allée centrale (procession d’entrée, acclamations au Christ lumière lors de la veillée pascale, etc.), du fond du chœur ou des marches de l’autel (par ex : pour l’Agneau-de-Dieu), ou encore depuis la tribun… À nous de trouver le lieu qui correspondra avec justesse à l’action liturgique en cours.

Celle des mises en œuvre : de même que l’organiste varie ses jeux, enrichissons la couleur sonore de notre célébration par la variation des timbres, en nous inspirant des indications du compositeur. Confions aux hommes tel couplet, aux femmes tel autre, aux enfants le verset de l’Alléluia. Les deux moitiés de la nef chanteront ce refrain en canon. L’orgue jouera un interlude entre les strophes de cet hymne. Cantillons parfois les intentions de prière universelle, en remplaçant le refrain par un silence. La chorale choisira l’unisson ou la polyphonie. Les instrumentistes ne se contenteront pas de doubler les voix, mais joueront, à tour de rôle et selon la sonorité de leur instrument, un véritable accompagnement.

Les variations sont nombreuses ; elles sont fonction : de l’action : chanter, dire, se taire ; du nombre : soliste, groupe, tous ; de la couleur : enfants, hommes, femmes ; de la tessiture : aiguë, grave ; du lieu : chœur, nef, transept, tribune ; de la partition : unisson, plurivocalité, polyphonie ; de la technique : avec ou sans micro, … Beaucoup d’entre-elles sont possibles, même sans grands moyens. Sans doute aurons-nous alors l’impression d’entendre des « voix nouvelles » dans nos églises.

Élisabeth Gauché

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