Lettre d'information

Un vide accueillant, la transparence du bouquet

doit indiquer…

Trop de fleurs tuent les fleurs… c’est bien connu. La surabondance « étouffe », empêche la respiration nécessaire, et surtout, « elle ne permet pas au symbole de fonctionner » (6).

Préserver un espace entre les différentes composantes du bouquet, c’est aussi permettre, et c’est essentiel, le passage de la lumière qui, selon l’éclairage du jour ou de la nuit, redessinera les formes, mettra en valeur telle courbe, telle couleur… Jeu subtil offert à l’observation de chacun.

Le vide au cœur de la composition peut également être signe de disponibilité, d’accueil : accueil du Seigneur, accueil du frère, indissociables… En carême, il peut évoquer l’attente, le désir et ce manque nous fait espérer la plénitude pascale. Une même démarche peut être proposée au temps de Noël. La technique adoptée sera celle du creux où les lignes principales suggèrent deux mains ouvertes, offertes, en attente…

Mais évitons la routine ! C’est un réel danger. Ces propositions, valables en elles-mêmes, ne peuvent être les seules, (bien qu’un même schéma puisse, en fait, être traduit différemment selon les éléments et les contenants choisis). La répétition, l’habitude usent le regard qui ne sera plus interpellé. Chaque réalisation doit être le résultat d’une recherche personnelle, créative, où il est plus utile de connaître les règles générales d’harmonie que celles d’une technique précise, stéréotypée.

Le bouquet doit être et rester cet espace ouvert « par où cheminer », espace de silence, de communication, voire de communion, offert à la libre méditation de chacun.

Une bonne technique est, certes, indispensable ; en effet, bien qu’il ne s’agisse pas pour nous d’une recherche d’esthétisme pur, elle contribue largement à l’harmonie et à l’élégance de la réalisation. …Sans oublier de faire le vide aussi en soi afin d’être capable d’offrir à l’assemblée ce que nous avons réalisé, « gratuitement et sans signature ».

Marie-Jeanne Ribier, Extrait de la plaquette n° 4 « Fleurir en liturgie »

Notes

1.PGMR n° 23

2.G.Vacherot est à l’origine de l’AFL

3.Célébrer n° 301

4.Art Floral au service de la Liturgie (ancienne appellation)

5.Poétesse (1883-1967)

6.Père L.M. Chauvet (parlant des cadeaux de Noël)

traits ©Graphisme : Yvette Collion

roses ©D.R

vide ©D.R

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