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Une expérience pastorale : la Cantate des Nations

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dialoguer orgue et pianos, encadrant l’auditeur de deux sources de musique. Puis le chœur tout entier entre en lice : solistes d’abord, petit chœur dans la foulée, grand chœur submergeant l’ensemble d’où s’élèvent encore les appels des trompettes. Brusquement, la plainte du peuple : deux pleureuses gémissent le texte des Lamentations, cependant que le « petit reste d’Israël » répète inlassablement : « Pourquoi nous oublier sans fin ? » Et librement, les cris s’élèvent jusqu’au ciel, improvisés : « Rappelle-toi, Seigneur, ce qui nous arrive ! » Et le Seigneur se souvient, en effet. L’orchestre fait éclore le printemps et c’est au milieu des chants d’oiseaux que la voix divine annonce la libération : « Je vous reconduirai sur votre terre. » Mais pas de libération sans conversion : longuement le Seigneur promet l’eau de la purification. « Je vous donnerai un cœur nouveau. » Et cette 2e partie, comme la première, s’achève sur un grand canon. La 3e partie est consacrée à la joie de la liberté retrouvée. Les trompettes résonnent, et si un choral harmonieux scande les réjouissances, c’est à un débordement d’allégresse que nous sommes invités. Le chœur s’enflamme dans une grande fugue, relayée par un divertissement de l’orgue, puis par une immense cadence des pianos. Il ne reste plus qu’à danser : et c’est à une longue valse que sont invités les solistes, puis les instruments et les chœurs, pour finir presque dans le délire. Un souffle. Et une voix s’élève, longue vocalise. Discrètement un léger accompagnement s’insinue, puis une autre voix, comme en écho. Lentement s’égraine alors la litanie des Béatitudes, peu à peu reprise en douceur par la chorale. Éclate alors le final, choral grandiose d’une simplicité enfin conquise : « la gloire de l’homme, c’est de répandre sans fin l’amour sur le monde. »

Les chanteurs aussi ont des oreilles

Est-ce ou non une grande musique ? Je ne m’en préoccupe pas pour l’instant. Tout ce que je remarque, c’est qu’à Montpellier, à Dax et à Toulouse (7 fois en tout), elle a été une grande prédication, et une prédication populaire. Il y avait des foules pour l’écouter. Évidemment, c’est une grosse machine : deux chœurs, deux orgues, deux pianos, deux trompettes, trois solistes et d’autres instruments, cela n’a pas été facile à mettre en œuvre. Mais la complexité même de la cantate a été une autre source d’évangélisation. Le petit chœur était fourni par la chorale diocésaine. Mais le grand chœur demandait beaucoup de monde ! Dans mon petit diocèse, j’ai envoyé une circulaire à toutes les chorales du département, dont le Conseil général m’avait fourni la liste. Et nous avons eu la joie de voir se joindre à nous soixante choristes venus de chœurs profanes. Un peu troublés, au début, de participer à de la musique nouvelle,

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