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Les œuvres de miséricorde : l’expérience de la prison

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Sœur Véronique appartient à une congrégation dont la vocation est de témoigner et de vivre de la miséricorde. En mission à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, elle est aujourd’hui avec ses sœurs, présence de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous.

Elle est aujourd’hui avec ses sœurs, en mission à la maison d’arrêt des femmes de Fleury-Mérogis, présence de l’amour inconditionnel de Dieu pour tous.

La miséricorde, une attitude

La prison, un univers de violence

La prison est un monde de très grande souffrance où l’être humain est confronté sans cesse à ses limites, à la violence. Il y fait l’expérience du mal dont il est capable mais dont il est aussi tout à la fois coupable et victime. Car derrière tout acte de délinquance ou criminel se cache une histoire humaine souvent très douloureuse. Les femmes que nous rencontrons nous en font la confidence.

Partage d’une miséricorde reçue

Il est capital pour ces femmes que nous soyons avant tout à l’écoute, que nous nous laissions notre cœur touché et que nous ayons pour elles, le regard de Jésus lui-même.

toucher le cœur et que nous portions à leur égard le regard de Jésus lui-même. Un regard qui ne juge pas mais qui offre le chemin du pardon, de la guérison et de la liberté. « Va désormais ne pêche plus » (Jn 8). Nous nous inscrivons dans cette dynamique de miséricorde, avec cette conscience que nous sommes nous-mêmes des pécheresses pardonnées. L’humilité un mot clé pour servir en prison. Je suis la première bénéficiaire de la miséricorde de Dieu, elle est ma joie et avec Pierre je peux dire en acte à chacune des personnes détenues, « je n’ai ni argent ni or, mais ce que j’ai, je te le donne : au nom de Jésus-Christ de Nazareth, lève-toi et marche » (Act 3-6). Autrement dit je te partage la miséricorde.

La miséricorde en actes

Des petits gestes…

Notre action en communauté est très simple : habiller, soigner, partager un savoir-faire (comme le traitement de texte à des étrangères, le tricot, la couture, un bricolage). Il peut s’agir d’accompagner, traduire, expliquer une notice judiciaire, rassurer, intercéder pour auprès de l’administration sans oublier la visite en cellule. Il importe aussi d’être attentive à chacune, en offrant des produits de première nécessité mais aussi un petit plus comme du maquillage pour aider la personne à retrouver un peu d’estime de soi. Une somme de petits gestes offerts à toutes, quelles que soient son origine ou sa religion.

…mais, des gestes habités

Infirmière, c’est le plus souvent en soignant et lavant des pieds souillés et abimés par une vie « de trottoir » que j’ai eu les plus belles confidences et les plus beaux sourires. Laver des pieds, un acte de miséricorde qui ne laisse pas indifférent, un geste solennel pour nous qui aimons le

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