Lettre d'information

Bénir

Bénir est un acte essentiel de la vie religieuse. L’homme, de nature religieuse, a toujours cherché la bénédiction pour lui ou pour les autres. La Révélation à Abraham jusqu’à son accomplissement dans le Christ est une bénédiction. "Je te bénirai", dit Dieu à Abraham (Gn 12, 2). Et Paul, contemplant l’accomplissement dans le Christ, "loue Dieu qui nous a bénis par toutes sortes des bénédictions spirituelles, aux cieux, dans le Christ" (Ep 1,3). Dieu bénit l’homme ! Voilà l’essentiel.

Dieu bénit

Pour s’en convaincre, il suffit de jeter un oeil sur la finale de l’Evangile de Luc. Il nous a rapporté que Jésus emmène les onze Apôtres "jusque vers Béthanie et, levant les mains, il les bénit" (Luc 24, 50). L’évangéliste insiste en continuant ainsi : "Or, comme il les bénissait, il se sépara d’eux et fut emporté au ciel" (24,51). Cette finale de l’Evangile montre assez combien la bénédiction est un geste essentiel : Jésus, le "Fils du Très-Haut" et "le Christ de Dieu", bénit. Nous remarquons qu’il le fait "en levant les mains". Il prie à la manière du prêtre. Jésus est le Grand Prêtre, c’est pourquoi il bénit. Tout le récit de Luc conduit peu à peu son lecteur à ce moment capital pour la foi : Le Christ est au milieu des hommes le Grand Prêtre qui bénit.

L’homme, de nature religieuse, a donc besoin d’être béni. Si Luc rédige son Evangile pour aboutir à ce moment suprême de la bénédiction, c’est qu’il veut nous faire comprendre que l’homme ne peut vivre sans se mettre sous la bénédiction de Dieu. Luc s’attache à faire mémoire d’Abraham dont Dieu se souvient. Certainement, il sait que Dieu a béni Abraham et sa descendance et que cette bénédiction s’accomplit en plénitude en Jésus. Cette finale de son Evangile atteste vraiment que l’homme n’est homme qu’en étant sous la bénédiction divine. L’Eglise le sait, elle qui a inclus dans sa liturgie eucharistique le rite de la bénédiction. D’ailleurs, dans la finale de son Evangile, Luc précise que Jésus bénit quand il est "séparé" de ses disciples et est "emporté au ciel". Il se sépare donc du monde et est emporté au ciel. Jésus rejoint la sphère de la Divinité. Il est véritablement Dieu qui nous bénit. L’Eglise a recueilli ce témoignage de Luc, pour l’inscrire dans sa vie ordinaire en plaçant la bénédiction au terme de la liturgie eucharistique.

(...)

La bénédiction confiée à l’Eglise

Instruite sur l’homme et sa peur, envoyée par le Christ, l’Eglise a toujours béni ceux qui le lui demandaient. Mais elle l’a fait en raison de sa foi en Dieu qui bénit. "Depuis les premiers siècles, l’Eglise a coutume de bénir les personnes, les lieux, la nourriture et les objets." L’Eglise ne l’a fait, et ne continue à le faire, que parce qu’elle est sacrement du Christ. Quand l’Eglise ne l’a fait, et ne continue à le faire, que parce qu’elle est sacrement du Christ. Quand l’Eglise bénit, le Christ bénit.

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