Lettre d'information

Des chants et de la Musique couleur du temps

pour éviter un éventuel ennui ou une possible saturation de l’assemblée.

Le choix d’un chant commun à tous les dimanches d’un temps privilégié, peut aider à structurer la mémoire croyante des fidèles. Une autre manière de donner au temps une couleur propre est de prévoir un même ordinaire de messe pour tout un temps liturgique, ordinaire repris l’année suivante et omis le reste de l’année pour, justement, lui garder sa couleur. Il conviendra de discerner cet ordinaire pour ses qualités musicales en regard du temps là encore, peut-être plus retenu et intimiste pour l’Avent et le Carême ; plus populaire et festif pour Noël, Pâques ou la Pentecôte, plus neutre pour le temps ordinaire. Ce procédé simple manifeste l’unité du temps en lui donnant une sorte d’identité musicale et contribue à créer par le chant une véritable mémoire de l’année liturgique. Il permet aussi aux assemblées d’entrer plus facilement dans le chant qu’elles ont le temps de s’approprier.

De l’ordinaire du temps

Les temps privilégiés ont cette faculté de souligner une facette particulière du mystère. Il est possible de leur donner ces couleurs propres à les identifier. Qu’en est-il du temps ordinaire et de ses dimanches ? Les dimanches au cours de l’année ne déploient pas d’autre mystère que le mystère pascal, le dimanche vécu comme la Pâque hebdomadaire. Plutôt que de "coller" à l’évangile et de faire du chant une paraphrase de celui-ci du début à la fin de la célébration, il conviendra mieux de s’attacher au rite que le chant accompagne. Le chant d’entrée a pour but "que les fidèles qui se réunissent réalisent une communion et se disposent à bien entendre la parole de Dieu et à célébrer dignement l’eucharistie (6)." Cela signifie que le chant d’entrée concourt à faire des fidèles dispersés un peuple en prière qui unit sa voix et son cœur pour prendre part à "l’œuvre de rédemption (7)". Quant au chant de communion, il vient "exprimer par l’unité des voix, l’union spirituelle entre les communiants", il vient aussi manifester le "caractère communautaire de la procession" de communion. Le choix des chants vient alors rendre compte de l’union des fidèles en Christ plutôt que de la Parole entendue dans l’évangile, ce qui ne minimise en rien cette dernière puisque la Parole entendue donne sens à l’acte de communion lui-même.

La liturgie est faite de détails qui appartiennent à la ritualité. S’il n’est jamais bon de focaliser l’attention sur le détail, il est bon de le mettre au diapason du mouvement général de la liturgie et donc de l’année liturgique. Or le chant n’est pas un détail, il est "partie nécessaire et intégrante de la liturgie". Il lui revient donc d’être en connexion étroite avec le temps liturgique dont il donne à goûter la spécificité. Le chant et la musique justement convoqués au service de la liturgie ouvrent les cœurs à l’intelligence du mystère pascal

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