Du grec eikôn : « image ». La liturgie orientale accorde une grande place aux icônes, considérées comme les signes transparents de ce qu’elles représentent, ou mieux, de ce qu’elles rendent présent : la Trinité, le Christ, la Mère de Dieu, les anges et les saints, tous les mystères de 1’ « économie », c’est-à-dire de l’histoire du salut. Le culte des icônes est une conséquence du mystère de l’Incarnation, selon les définitions du second concile de Nicée (787). Parce que Dieu a créé l’homme à son image et à sa ressemblance (Gn 1, 26) et que le Fils incarné est la parfaite image du Père (Col 1, 15), l’iconographie est d’abord une action divine ; les peintres d’icônes ont conscience de prêter leur talent à une Œuvre de Dieu : ils s’y préparent par le jeûne et la prière.
Bénites et ointes, les icônes s’intègrent à la liturgie, qui est tout entière l’icône de l’économie du salut. Visibilité des mystères, les icônes conduisent au Mystère eucharistique qui n’est pas fait pour être vu, mais pour être reçu ; on n’expose pas les saintes espèces en Orient : elles sont données en nourriture. Les multiples icônes des églises orientales anticipent pour les fidèles la Jérusalem céleste et sa liturgie : grâce à elles, ils s’habituent à la société des saints, des anges, de la Mère de Dieu, du Christ et de la Trinité.
Dom Robert Le Gall – Dictionnaire de Liturgie © Editions CLD, tous droits réservés