Lettre d'information

Il est grand le mystère de la foi

tonalité pascale ou eucharistique.

Ces temps d’adoration sont accompagnés de la proclamation de la Parole, car il est important de nourrir sa foi aux deux tables. Trop souvent la piété eucharistique n’a pas porté tous ses fruits, faute d’être éclairée et nourrie à la table de la Parole. On peut alors prendre un des textes que la liturgie du jour propose ou un autre qui semble plus adapté. Et il est bon alors de « l’accompagner d’une homélie ou de brèves exhortations qui engagent à une meilleure appréciation du mystère eucharistique » (3).

S’il est essentiel que les voix s’unissent dans le chant et la louange, il est aussi essentiel que des temps de silence soient aménagés pour favoriser la prière personnelle. On peut « célébrer une partie de la liturgie des Heures » (4). Celle-ci est une louange adressée au Père par le Christ au nom du monde entier. Elle est donc en cohérence avec le mystère eucharistique. Puisqu’on se sert le plus souvent d’un ostensoir, pourquoi ne pas s’appuyer sur sa symbolique pour développer le sens de cette adoration ? Il en est de très riches en ce domaine (thème de la nuée, du soleil, de l’agneau…).

Il est enfin nécessaire de veiller à la dignité de cette pratique. Le risque est réel de banaliser cette présence du Christ. Aussi faut-il veiller à la beauté du cadre par les cierges, les fleurs, la lumière… à la dignité des vêtements liturgiques, des démarches, des gestes…

Une question d’amour

On adore moins pour obtenir tel ou tel bienfait pour soi ou ses proches que pour être, d’abord, avec Jésus, gratuitement. Pour le rejoindre et se laisser attirer dans son cœur : se laisser revêtir par ses sentiments et par ses manières de vivre. On adore pour se laisser embaucher par le Christ au service du Royaume.

Au fond, adorer est une question d’amour. En prolongeant ainsi la célébration de l’eucharistie, on y apprend à aimer et à se laisser aimer. Et on peut l’apprendre à l’école de Marie, femme « eucharistique » comme le dit Jean Paul II dans sa dernière encyclique : « Si l’eucharistie est un mystère de foi… nulle personne autant que Marie ne peut nous servir de soutien et de guide dans une telle démarche » (5). Elle qui s’est donnée totalement à son fils, elle aide chacun à devenir « pain de vie » pour le monde.

Mgr Joseph Boishu

Évêque auxiliaire de Reims

Article extrait de la revue Célébrer,n°329, juin-juillet 2004, p 23-24

1. Hans Urs von Balthasar, « Point de repère », Éd. Fayard, 1973 p. 146.

2. Rituel de l’Eucharistie en dehors de la messe, n° 95.

3. Ibidem.

4. Ibidem, n° 96.

5. Encyclique Ecclesia de eucharistia, n° 54.

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