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La Croix dans la liturgie

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tiens, garde-les par la vertu de la croix du Seigneur, dont nous les signons... » Ce rite figure dans le rituel du baptême jusqu’à nos jours. Dans la nouvelle édition du Rituel de l’initiation chrétienne des adultes, la célébration de l’entrée en catéchuménat comporte une signation du front, la croix étant présentée dans la monition comme « signe de votre nouvelle condition)) « Recevez sur votre front la croix du Christ c’est le Christ lui-même qui vous protège par le signe de son amour (ou de sa victoire))) (n. 88). Une signation des « sens » — les oreilles, les yeux, la bouche, la poitrine et les épaules — prolonge et amplifie ce rite de l’imposition de la croix qui apparaît donc avec une double signification la croix est signe de la condition chrétienne le disciple porte la croix à la suite du Christ (Lc 14,2]) mais aussi marque de protection dans le combat spirituel.

Paros, le baptistère des premiers chrétiens dans l’église de Ekatontapyliani, Grèce

C’est dans le prolongement de la pratique baptismale qu’il faut situer le signe de croix. Cet usage est attesté dès le début du IIIe siècle par Tertullien qui recommande aux chrétiens de faire le signe de la croix lors des multiples activités de la vie quotidienne. Au milieu du IVe siècle, Cyrille de Jérusalem en explique la pratique et la signification aux catéchumènes « Ne rougissons donc pas de reconnaître publiquement le Crucifié. Que nos doigts gravent hardiment son sceau sur notre front et qu’en toutes circonstances la croix soit tracée : sur le pain que nous mangeons, sur les boissons que nous buvons ; quand nous entrons, quand nous sortons ; avant de dormir, au lit ; au lever, en voyage, au repos. La croix est puissante sauvegarde (...) Aussi bien est-elle la grâce de par Dieu, signe des croyants et crainte des démons ». C’est à partir de cet usage fréquent dans la vie quotidienne que le signe de croix est passé au Moyen âge dans la liturgie et notamment dans la messe. Lors de la réforme liturgique de Vatican Il, conformément à la demande de simplification des rites faite par les pères conciliaires (SC 50), on supprima un grand nombre de ces signes de croix dont la prolifération — avant la réforme, on en comptait 47 dans une messe lue, dont 33 pour le canon—semblait alors nuire à la signification.

Dans la messe actuelle, le signe de croix a donc une place d’autant plus significative que celle-ci a été voulue plus rare. Il marque l’ouverture de la célébration en plaçant d’emblée la célébration en perspective trinitaire : le prêtre et l’assemblée, debout, font le signe de la croix « au nom du Père, du Fils et du Saint- Esprit » (Présentation générale du missel romain 28, 86, 213). Il revient ensuite lors de la proclamation de l’Évangile le prêtre fait « le signe de la croix avec le pouce sur le livre, puis sur lui-même au front, à la bouche et à la

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