La cathédrale Notre-Dame de l’Assomption et de Saint-Vaast est d’abord une église abbatiale, avant de devenir cathédrale sur la décision de Napoléon en 1804. La cathédrale gothique du XIIe siècle, vendue comme bien national, a été en effet très endommagée par les spéculateurs qui en ont vendu les matériaux les plus nobles. L’empereur décide de la faire raser et de donner à Mgr de la Tour d’Auvergne l’église de Saint-Vaast, de mêmes dimensions, pour en faire sa cathédrale.
L’église abbatiale Saint-Vaast est commencée vers 1750, lorsque les moines ont décidé de reconstruire leur abbaye existant depuis le IXe siècle. Peu satisfaits du plan initial, ils demandent vers 1770, à Contant d’Ivry, architecte du roi, de leur proposer un nouveau projet pour une église lumineuse et dans un style digne du Siècle des Lumières. Contant d’Ivry transfère sur Arras en le réduisant, le plan de La Madeleine qu’il n’a pu réaliser.
Vue depuis la tribune vers le chœur montrant la grande horizontale de l’architrave
Il conçoit un édifice avec architrave sur colonnes surmonté d’un attique. De grandes voûtes reposent sur des arcs doubleaux s’appuyant sur les pilastres du mur de l’attique. Le plan rappelle celui des basiliques paléochrétiennes : grande nef de cinq travées avec collatéraux, un transept de cinquante-huit mètres de long avec collatéral, un chœur aussi vaste que la nef, entouré d’un déambulatoire de même largeur que les collatéraux ; des chapelles rayonnantes autour du rond point et une chapelle axiale dédiée à la Vierge Marie.
Vue du chœur vers les grandes orgues
L’église n’est pas complètement terminée en 1792 lorsque les moines sont chassés. Suite à la décision de Napoléon, elle est achevée selon le plan de Contant d’Ivry, entre 1812 et 1833, date de son inauguration.
Détruite à cinquante pour cent lors de la première Guerre Mondiale, elle est reconstruite à l’identique et rendue au culte en 1934.
Vitrail dédié à Saint Vaast, patron de l’église abbatiale aujourd’hui vouée à ND de l’Assomption et Saint Vaast
Cet édifice, de style classique, unique en France par ses dimensions, fait partie de l’ensemble de l’abbaye, devenue aujourd’hui le Musée des Beaux-Arts. Sa luminosité intérieure donnée par les vastes fenêtres hautes et renforcée par l’éclatante blancheur des murs, étonne toujours le visiteur. Dieu n’est-il pas Lumière du monde ? Le regard, spontanément attiré vers le haut de la nef, semble vouloir chercher Dieu dans les hauteurs des voûtes.
Coupole de la chapelle de la Vierge
Le mobilier en marbre, refait lors de la reconstruction, est signé de grands artistes du renouveau de l’art sacré des années trente (Saupique, Sube, Bouchard, Descatoire, Gaumont, Marret) Huit statues,