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La cloche, instrument liturgique et outil de communication

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d’un Ave Maria.

Sacrements et événements de la vie. La cloche est aussi un outil de communication de masse. Dans une société où l’Eglise accompagnait par ses rites et ses sacrements les grandes étapes de la vie humaine, cette fonction restait encore étroitement liée à la liturgie. Il est d’usage de célébrer un baptême et un mariage par des sonneries joyeuses. Il en est de même pour les fêtes patronales.

Pour un défunt, la cloche rend, au contraire, un glas funèbre. La sonnerie pour les morts est inspirée d’une double pensée de foi : on invite ainsi les vivants à prier pour les défunts, on leur rappelle en même temps qu’ils mourront un jour et qu’ils doivent songer à préparer pour eux-mêmes ce passage redoutable.

On constate des coutumes différentes selon les lieux : la lenteur du rythme de frappe ou l’espacement entre les séries de coups, l’alternance plus ou moins systématique entre les cloches, le nombre de cloches utilisées introduisent des variantes régionales qu’il convient de prendre en considération.

Les deux formes les plus courantes en France sont :
- le glas tinté : tintement sur une cloche ou alternance sur plusieurs cloches ; aucune cloche n’est mise en volée.
- Le glas romain : volée de cloche avec tintements alternés sur une ou plusieurs cloches entre chaque frappe du battant sur la cloche mise ainsi en volée

« Leur capacité à créer une ambiance festive, leur aptitude à signifier la tristesse et à permettre le deuil sont autant d’atouts pour témoigner de la foi que nos prédécesseurs ont gravées sur nos cloches » (Patrick Prétot, Les cloches : instrument liturgique et signal public, Chroniques d’Art sacré, n° 46, été 1996)

Plus généralement, la cloche prête sa voix pour traduire les sentiments de la population (Sonnerie exceptionnelle à l’occasion du décès d’une personnalité, par exemple).

Le silence des cloches pendant les trois derniers jours de la Semaine Sainte. Quoiqu’on sonne en signe de deuil pour les défunts, l’anniversaire de la mort du sauveur est signalé à l’attention des chrétiens par le silence complet de toutes les cloches. Dès le VIIIe siècle, on cesse de sonner les cloches le Jeudi Saint pour n’en reprendre la sonnerie que le matin du jour de Pâques. C’est honorer la sépulture du Sauveur et le silence du tombeau dans l’attente de la glorieuse résurrection.

Le symbolisme des cloches La cloche est l’instrument qui s’est substitué aux trompettes de la loi mosaïque. Elle convoque les fidèles autour du prêtre pour recevoir de sa bouche la Bonne parole. La cloche, à la fois maternelle et spirituelle, relie par ses ondes tout l’espace humanisé au sanctuaire, maison cosmique, lien entre le ciel et la terre. Selon Dom Baudot, les prières liturgiques invitent les fidèles à voir dans la cloche le modèle d’une âme contemplative : la cloche plane dans les airs

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