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La liturgie des ordinations de langue française et le fonctionnement de la "lex orandi"

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L’ordination de l’évêque, des prêtres et des diacres selon le rite romain, publiée à l’automne 1996, est une traduction qui, conformément au droit liturgique en vigueur, a été d’abord approuvée par les Conférences épiscopales francophones (1), puis confirmée par le Siège apostolique le 15 mars 1996 (2). En vertu de cette confirmation, l’ordre de publier a été donné, le jeudi saint 1996, par Mgr Feidt, archevêque de Chambéry et président de la Commission internationale francophone pour les traductions et la liturgie (CIFTL (3)).

Cette traduction prend place au point de rencontre de la deuxième « édition typique » (editio typica altera) du livre latin des Ordinations (1990) et de la traduction française antérieure (1977). Mgr Pierre Jounel a naguère présenté, dans La Maison-Dieu, l’altera typica latine des Ordinations (4)— on pourrait qualifier la présente édition l’altera typica en langue française — et ses principaux caractères, dont le plus visible est évidemment que la prima typica des Ordinations, publiée en 1968, est non seulement le premier fascicule du Pontifical romain révisé mais a précédé les autres livres, à la fois le Missel, la Liturgie des Heures, le Rituel et les autres sections du Pontifical. C’est seulement dans la suite que l’ensemble des livres liturgiques révisés ont contenu des Préliminaires pastoraux (Praenotanda), selon une manière de faire inaugurée, à l’extrême fin de la réforme tridentine, par le Rituel de 1614.

En outre, au cours de la réforme liturgique décidée par le Concile, le Missel a été réorganisé et divisé en deux livres (Missel proprement dit et Lectionnaire), le Bréviaire a reçu l’appellation plus adéquate de Liturgie des Heures, tandis que le Pontifical et le Rituel ont gardé leur répartition du XIIIe siècle, en rapport avec la manière dont à l’époque on distinguait l’une de l’autre, en pratique et en théologie, la fonction épiscopale et celle du prêtre, et l’on a aussi conservé, en surtitre des livrets publiés dans les années après le Concile, la désignation du Pontifical, empruntée au droit romain par les canonistes après le milieu du XIIIe siècle et celle de Rituel, apparue au XVIe siècle (Brescia, 1570), dans le climat de ritualité de la Renaissance.

Père Pierre-Marie Gy

Article extrait de la revue La Maison-Dieu, n°209, 1997, p 107-120

1. Afrique du Nord, Belgique, Canada, France, Suisse ainsi que l’archevêque de Luxembourg. D’autre part, certains autres pays, en Afrique dite francophone ou dans d’autres parties du monde, emploient les livres liturgiques en français au moins en certaines occasions, mais les Conférences épiscopales intéressées ont préféré ne pas s’associer complètement aux Conférences francophones proprement dites.

2. Selon la distinction canonique, valable pour l’ensemble des lois portées par les Conférences épiscopales, entre « 

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