Lettre d'information

Le chant après la Parole

Beaucoup de pratiquants trouvent intéressante la liturgie de la Parole parce que, chaque dimanche, ils reçoivent des messages nouveaux. Ce constat réjouissant peut indiquer que, dans nos liturgies, on s’adresse surtout à l’intelligence comme on le ferait dans un cours de théologie à l’intention même de non croyants. La parabole de la semence qui tombe dans les cailloux et les épines (Matthieu 13) dit quel danger menace la Parole quand elle ne s’adresse qu’à l’intelligence : que faire pour qu’elle descende de la tête et parvienne dans le cœur où vivent les désirs, et dans la mémoire où se construit la personnalité ?

Une tradition

Bien sûr, le ministre qui fait l’homélie s’efforce de faire goûter la Parole ; mais l’assemblée même si elle lui prête une attention soutenue ‑ ne « rumine » pas la parole en la redisant. Pour que la méditation imprègne la mémoire, il faut qu’elle soit colorée de poésie, rythmée de musique. Des essais admirables ont été faits. Durant le Moyen-âge, on a inséré des proses et des séquences avant l’alléluia. Sont restées dans nos lectionnaires : « À la victime pascale » le jour de Pâques ; « Viens, Esprit Saint » à la Pentecôte ; « Le voici le pain des anges » à la fête du Corps et du Sang du Christ. Ces pièces inspirées de la Parole donnaient au mystère du jour un caractère lyrique apte à le faire descendre dans le cœur. Les cantates de Bach et consorts visaient aussi à prolonger la prédication en musique.

Dans la célébration

Les équipes liturgiques commencent leur travail en lisant les paroles du Seigneur. Elles ont le réflexe de repérer les chants qui font écho à ces paroles, cependant elles éprouvent une difficulté à situer ces chants. À l’entrée ? Mais il ne convient pas de chanter une méditation sur une parole qu’on n’a pas encore entendue ! Pendant la présentation des dons ? Mais on prolonge alors la liturgie de la parole après l’amen qui la conclut, et on n’accompagne pas vraiment la liturgie eucharistique qui commence par la procession. Après la communion ? Mais un chant plus spécifiquement eucharistique est préférable à ce moment ! Bref, l’assemblée s’approprie davantage la Parole en chantant un chant qui s’y rapporte, lorsqu’elle le fait dès la fin de l’homélie qui l’introduit, ou après le silence qui suit l’homélie. Dans les deux cas, l’homélie sera sensiblement plus courte que de coutume.

Dans notre répertoire

Peu de thèmes évangéliques n’ont pas été traités dans l’énorme production de ces quarante dernières années. L’incarnation, la résurrection, la conversion, l’amour de Dieu et des frères, la mission... ont inspiré de nombreux chants. Les « cantilènes bibliques » et les « chansons de l’évangile » permettent ‑ surtout aux enfants ‑ de redire beaucoup de récits évangéliques. D’autres

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