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Le sacrement de mariage, un acte de l’Eglise

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et instrument : par elle se vit le salut, à savoir l’union intime avec Dieu et l’unité de l’humanité.

2. En référence à la sacramentalité du salut se positionne immédiatement le ministère ordonné. Que fait le prêtre dans la liturgie ? Il « préside au rassemblement et accomplit l’acte sacramentel au nom du Christ » : il préside la célébration du mariage, dispense la Parole et l’explique ; il reçoit au nom de l’Église, qu’il représente, les consentements des époux, et confère la bénédiction nuptiale. Dans la théorie consensualiste pure (seul le consentement réalise le sacrement), la bénédiction était facultative (cf. le Rituel romain de 1614, avant la dernière réforme conciliaire) ; les dimensions ecclésiale, trinitaire et eucharistique étaient secondaires. On ne peut plus, aujourd’hui, penser de la même façon : « la bénédiction nuptiale ne doit jamais être omise » !

Nous avons eu l’occasion de dire qu’elle comportait toute la dimension sacramentelle du mariage. Elle a un statut identique à celui de toutes les grandes prières consécratoires dans la liturgie : la bénédiction des prêtres, celle de la consécration des vierges, des religieux (ses), celle de l’eau baptismale, la prière eucharistique elle-même… Si on prend en compte cette donnée, on doit réévaluer aussi le rôle de celui qui la prononce, et qui est en lien direct avec la sacramentalité de l’Église, au nom de laquelle il prononce cette bénédiction. Le ministre, en prononçant la bénédiction, et en le faisant au nom du Christ et de l’Église, est porteur et garant de la référence ecclésiale et trinitaire recherchée, par les couples et surtout par l’Église. Il y a donc bien autre chose qu’une simple raison de convenance pour que ce soit un ministre ordonné qui prononce la bénédiction.

3. Les époux : il est bien évident que sans eux, il n’y aurait pas matière à ce qu’il y ait sacrement. Sans leur consentement, pas de mariage, de la même façon que sans pain et sans vin, il n’y a pas d’eucharistie, et que sans eau, il n’y a pas de baptême. Le sacrement de mariage prend racine dans leur consentement mutuel à la communauté de vie et d’amour, et il sanctifie les conjoints en manifestant le don qu’ils ont reçu (l’Esprit), pour réaliser « leur vocation d’hommes et de chrétiens » dans le mariage. Le rôle des époux n’est donc pas négligeable ; faut-il cependant, pour le respecter, en faire un « ministère » ? Le consentement de conjoints à l’engagement conjugal relève du libre exercice de leur responsabilité chrétienne : accepter de collaborer à l’amour de Dieu par la construction du couple et de la famille. Ce n’est pas pour autant un ministère au sens sacramentel, pas plus (ou pas autrement) que le baptisé n’est ministre de son baptême.

4. Car le consentement n’est pas suffisant pour qu’il y ait sacrement ; pour acquérir sa

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