Lettre d'information

Regard sur le patrimoine du chant sacré et la liturgie contemporaine

Le père abbé de ligugé, musicien et spécialiste du chant grégorien nous donne son regard sur le patrimoine du chant sacré et la liturgie contemporaine. A Ligugé, la musique est un apostolat, elle marque la vie communautaire, et pas uniquement lors des offices, au réfectoire, on lit la vie de Mozart...

extrêmement riches qui ne se limitent pas simplement à la perception d’un mode majeur ou mineur. Il y a une infinité de possiblités et d’ambiances dans une "résonance" qui encourage la prière.

Ce n’est pas seulement une musique un peu planante. On peut chanter le grégorien d’une manière extrêmement vigoureuse et se retrouver dans des ambiances où la dimension spirituelle est très forte.

Quelle place pour le grégorien dans la liturgie paroissiale ?

Il y a eu dans beaucoup de communautés une rupture de tradition avec l’usage du grégorien. Le phénomène actuel est que beaucoup de musiciens s’intéressent à la musique médiévale et au chant grégorien. Cependant ils l’abordent sous un autre angle que celui de la pratique paroissiale du XXème siècle.

Si jamais il devait y avoir un renouveau de la pratique du grégorien dans les églises paroissiales, ça ne pourrait être que du fait de groupes musicaux un peu approfondis. Ils devraient chanter cette musique avec la même compétence qu’on produirait de la musique de Mozart ou de la musique de Bach.... C’est un élément du grand répertoire.

Comment profiter des trésors du patrimoine de la musqiue sacrée dans nos célébrations ?

Quelquefois, il y a un manque d’appropriation dans l’utilisation des grans répertoires. Par exemple, certainse messes de compositeurs sont des messes de concert hors contexte liturgique. Néanmoins, il y a certaines Messes de la Renaissance ou des Messes brèves de l’époque baroque ou classique qui sont tout à fait intégrales.

Dans la liturgie actuelle, lorsqu’on a un groupe qui est en mesure de chanter des pièces du répertoire, il peut être bon de lui réserver un espace à l’offertoire oui à la communion. Par contre, dans les autres parties, l’assemblée doit pouvoir s’exprimer avec de la musique plus véhiculaire. Il est important de ne pas faire de contresens sur les fonctions liturgiques. Le pasaume après la première lecture est un élément important pour la vie sprirituelle de la communauté chrétienne. Il ne faut mettre une pièce ou un motet par une chorale à la place du psaume, cela ne convient pas.

L’abbaye organise avec des partenaires extérieurs un festival en Poitou, les "Chemins de musique". Quels sont les objectifs de ces rencontres musicales ?

La sphère culturelle permet aujourd’hui des partages que d’autres sphères ne permettent pas. Je crois qu’il faut l’habiter. L’Eglise est maintenant trop loin des milieux culturels pour qu’on ne prenne pas le souci de s’en rapprocher.

La communauté croyante a une certain nombre de clés pour la compréhension de certains textes ou rituels, dans lesquels ces musiques s’inscrivent. Il y a un partage de foi et de conviction à travers cette dimension musicale.

Il est souhaitable que les communautés chrétiennes n’aient pas peur de prendre des initiatives, plutôt que d’être tout le temps sur la défensive par rapport à des demandes qui

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