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Pour continuer la route
Après leur veuvage, des femmes et des hommes choisissent de se consacrer à Dieu pour se donner à la prière et au service de l’Eglise. Cette consécration s’inscrit dans une tradition qui remonte aux temps apostoliques (1 Tm 5). Certains le font en restant dans le monde, d’autres entrent dans un institut religieux.
La Fraternité Notre-Dame de la Résurrection
Noëlle est responsable d’une aumônerie d’hôpital à Toul depuis deux ans à mi-temps et assistante de vie chez une personne âgée. Elle a six enfants et cinq petits-enfants. Elle a donné son témoignage lors de la rencontre de la province Est en mai dernier.
J’appartiens à la Fraternité Notre-Dame de la Résurrection, une association privée de fidèles, destinée aux femmes dont le veuvage est prématuré (c’est-à-dire au-dessous de cinquante-cinq ans). Les membres de cette fraternité prononcent un engagement définitif de chasteté. Dans cette fraternité, nous découvrons un sens à l’épreuve que nous vivons. Nous sommes appelées à vivre avec le Christ ; nous somme soudées spirituellement par une charte et une règle de vie. Chaque jour, nous participons à l’Eucharistie et nous récitons le Magnificat. Chaque mois, nous avons un thème à travailler et à envoyer à notre responsable. Nous participons à une récollection tous les deux mois. Dans le diocèse, nous sommes trois.
Historiquement, c’est un groupe de jeunes veuves qui, ayant perdu leur mari à la guerre de 39-45 se sont retrouvées à Lourdes, se demandant comment elles allaient continuer à vivre leur sacrement de mariage. Elles ont été guidées par le Père Caffarel qui accompagnait en même temps les Equipes Notre-Dame. Le groupe Fraternité date de 1943. Le charisme initial était la prise de conscience de l’absolu de Dieu et le don total à Dieu. L’amour est plus fort que la mort (cf. Ct 8,6). En Dieu, notre amour peut vivre éternellement. Il y a une fécondité spirituelle. Notre consécration se vit en plein monde. Notre mission, au sein de la Fraternité, est l’intercession pour l’amour conjugal dans tous les foyers. L’implantation de la Fraternité est internationale : elle compte 230 membres et sept régions en France. Aujourd’hui, elle assure des formations au Congo et au Zaïre.
Mon mari est décédé à l’âge de 45 ans ; j’en avais 38. Nous avions six enfants, âgés de 22 mois à 19 ans. Nous allions fêter nos vingt ans de mariage. Ces vingt ans se partagent en deux périodes : dix ans sans Dieu, dix ans avec Dieu. Les dix premières années, nous n’allions pas à la messe mais, en 1977, Claude mon mari s’est converti. Il priait trois heures par jour, allait à la messe tous les jours et avait redécouvert le sacrement de réconciliation. J’étais jalouse de Dieu qui me prenait mon mari, mais cela a amené une profonde transformation de notre vie conjugale et familiale. Puis la maladie est arrivée. Nos amis nous ont beaucoup soutenus, par la prière notamment. Nous avons demandé la guérison, mais la guérison s’est opérée après la mort de Claude : je vivais désormais de ma propre foi. J’ai pris la décision de ne pas me remarier et d’être fidèle à notre amour.
L’appel m’a été transmis par deux personnes :
• je faisais partie depuis deux mois de l’aumônerie de l’hôpital où mon mari avait été hospitalisé quand la responsable de cette équipe est venue me proposer le Service Evangélique des Malades dans ma paroisse. Elle m’a présenté la Fraternité et m’a promis de m’envoyer les papiers.
• Nous allions souvent au Carmel de Domrémy. J’y suis allée me reposer après la mort de Claude et j’y ai trouvé des dépliants.
Fin 1989, j’ai été sollicitée par Paris : on m’a proposé un cheminement. J’ai vu et j’y suis restée. La Fraternité propose sept années de cheminement avant de vivre la consécration :
• un temps d’information (un an) suivi d’une retraite à la Fraternité où se décide l’entrée ;
• un temps de probation (trois ans) qui s’achève par un engagement temporaire renouvelé tous les ans jusqu’à l’engagement définitif ;
• un temps de formation (trois ans) qui s’achève par l’engagement définitif.
La Fraternité est le signe d’une fidélité à son sacrement de mariage, à l’amour et à la Résurrection. Au bout de ces huit années, j’ai vécu ma consécration dans un Foyer de Charité, en Savoie, au cours d’une retraite. J’avais envoyé des faire-part à tous les prêtres que je connaissais, à mes amis et à toute la famille. J’ai eu la joie de voir arriver toute ma famille ce jour-là.
A mon retour, dans ma paroisse, nous avons organisé une célébration du « oui », action de grâce pour tous les « oui » :
• des célébrations de mariage,
• des différents engagements.
Mon engagement est connu. Ceci résulte d’une évolution ; depuis quelques années, on est passé d’une grande discrétion à une plus grande lisibilité.
Pour en savoir plus Fraternité Notre-Dame de la Résurrection |
Les Frères de la Résurrection
Cette jeune famille religieuse (premier statut canonique le 1er novembre 1981) offre la vie religieuse à des veufs ayant cru discerner, au cœur de leur souffrance, l’appel à une vie consacrée pour un plus grand amour brisé en sa forme humaine. Elle a été fondée par Michel Crosson qui ouvrit le prieuré de Marcillac-Lanville en 1977, à la demande de Mgr Dagens évêque d’Angoulême.
La vie monastique y est pensée pour que pères et grands-pères puissent concilier leurs engagements familiaux et religieux. Elle est également ouverte à des célibataires qui sont attirés par sa spiritualité et accueille, comme familiers réguliers, des hommes mariés ayant subi l’épreuve de la rupture de leur vie conjugale (séparés, divorcés) mais qui entendent rester sous le regard de Dieu avec l’aide de leurs frères, fidèles eux aussi, au oui sacramentel, dans l’espérance de la réconciliation en ce monde ou dans le Royaume.
Toujours soumis au lien matrimonial, les familiers réguliers ne sont pas des religieux au sens strict. Soutenus dans leur cheminement par la Fraternité, ils s’engagent, par une promesse, au terme du noviciat et d’un temps de probation, à en suivre la règle tant que dure leur situation de rupture. Si la réconciliation intervient, ils demeurent, avec leur épouse et leurs enfants, dans la communion Résurrection.
Une vie monastique
Les frères vivent en communauté toutes les étapes et les exigences de la vie monastique, s’appuyant sur la Règle de saint Benoît, adaptée à leur spécificité, en passant par le postulat et le noviciat. Toute la journée s’articule autour de l’office divin (sept offices).
Ses membres ayant assumé dans le passé la responsabilité d’élever une famille entendent ne pas renoncer à leur paternité. Ils restent, tout en étant d’authentiques religieux consacrés par les vœux de pauvreté, de chasteté et d’obéissance, des pères et des grands-pères attentifs et, lors des vacances d’été par exemple, ils sont tenus de vivre une partie de leur quatre semaines de vacances en famille.
La fraternité a une spiritualité de Résurrection et son charisme est le soutien spirituel et moral des veufs et, plus largement, de tous les « blessés de l’amour » qu’attirerait sa spiritualité. Ses membres portent l’habit bénédictin, dont seule la couleur diffère : tunique grise et scapulaire blanc, signe de la Résurrection.
Leur souci premier est de se mettre au service de leurs frères dont l’amour humain a été brisé, par la prière et l’accueil spirituel. Dans cette optique, ils sont en relation étroite avec l’association « Veufs et Résurrection » qui offre une structure d’entraide spirituelle aux veufs qui ne songent pas à la vie religieuse, mais éprouvent le besoin d’un soutien dans leur épreuve.
Pour en savoir plus
Fraternité de la Résurrection |
Autres associations
Espérance et vie
Il s’agit d’un mouvement chrétien de femmes pour les premiers temps du veuvage.
20 rue des Tanneries
75013 Paris
Communauté Anne la Prophétesse
Pour les veuves de plus de 50 ans, désireuses de vivre cette dernière étape de leur vie en union avec le Seigneur, dans la fidélité de leur sacrement de mariage.
Elles sont aidées à discerner cet appel et à le vivre tout en menant leur vie familiale. Elles ont une mission d’intercession et de compassion pour les souffrants. Association privée de fidèles reconnue le 1er décembre 1990 par Mgr Coloni, archevêque de Dijon.
Veufs et Résurrection
9 rue de la Fontaine
94470 Boissy Saint-Léger