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L’aumônerie catholique des hôpitaux
Prendre soin de nos hôpitaux

 

 

Selon un sondage récent publié par la Sofrès, 89 % des personnes interrogées estiment que les hôpitaux publics remplissent bien leur mission. L’hôpital ne va donc pas si mal.
Au centre, il y a d’abord le malade qu’il faut soigner et accompagner, mais aussi le personnel hospitalier confronté notamment aujourd’hui à une réorganisation du travail avec les 35 h.
Le Père Michel Lutringer, aumônier national des hôpitaux et des établissements de santé, aumônier d’un hôpital en Alsace, fait part de ses réflexions sur la pastorale en milieu hospitalier.

SNOP : Depuis plusieurs semaines, on parle beaucoup de l’hôpital. Comment situez-vous personnellement sa mission dans le débat actuel ?

P. Lutringer : Les ordonnances de 1996 mettent l’accent sur la personne hospitalisée et l’hôpital souhaite que tous les acteurs soient attentifs aux besoins nouveaux des malades. La qualité est devenue une priorité. La notion de droits du patient fait référence aux droits universels de l’homme et du citoyen et aux droits liés à la présence du patient dans l’établissement de santé . L’ensemble de ces principes est repris dans la charte du patient hospitalisé dont un extrait est publié dans ce SNOP.
Aujourd’hui, l’hôpital bâtit son avenir en mettant en œuvre une procédure d’évaluation appelée « accréditation ». Il s’agit d’une sorte de label « ISO » qui est mis en place et qui concernent l’ensemble du fonctionnement et des pratiques.

SNOP : Le personnel hospitalier exprime des inquiétudes, quels sont pour vous les points sensibles ?

P. Lutringer : Il y a bien sûr la dimension économique avec la maîtrise des dépenses qu’il faut conjuguer avec la qualité. Il y a  la question des 35 heures, l’organisation du travail et la revendication de la création de postes supplémentaires pour un personnel déjà très impliqué. Il y a aussi des services sensibles comme le service des urgences, service obstétrique…Il n’y pas plus de malades qu’auparavant mais les progrès font que les soins sont plus diversifiés.
Autre aspect : les soins à domicile et les soins en ambulatoire se sont développés. Les nouvelles technologies ont fait progresser la demande médicale. A titre d’exemple, les applications de l’informatique en chirurgie sont extraordinaires. On peut faciliter une opération d’un pays à l’autre par informatique.

SNOP : quelle est la mission de l’aumônier auprès des malades et auprès des soignants ?

P.Lutringer : Nous sommes envoyés en mission par nos évêques respectifs pour être présence du Christ et de son salut.
Les malades apprécient le temps et la disponibilité pour les écouter et les accompagner.. Notre présence est orientée principalement vers l’écoute du besoin spirituel et religieux de la personne mais aussi des familles
. Autre point : la recherche de partenariat dans la pastorale avec les soignants. Nous entrons dans différents services : cardiologie, oncologie, médecine, psychiatrie…On n’entre pas dans un service sans se présenter. Les soignants ont des tâches essentielles à accomplir vers les malades. Les infirmières sont en première ligne pour recueillir les appels d’aide spirituelle. Elles font part des besoins exprimés par déontologie. Le temps d’hospitalisation  raccourcit mais il y a plus de personnes soignées et donc plus de soins. La conception d’un prêtre-aumônier par hôpital a changé. Le prêtre n’est plus seul.  Les équipes de laïcs travaillent avec lui. C’est un souhait exprimé par les évêques de France lors de l’Assemblée plénière de Lourdes en 1982. Les équipes d’aumônerie sont nées dans le sillage du concile Vatican II pour être témoins de la bonté de Dieu, pour annoncer le Christ. Dans le même temps, les équipes ont progressé et  se sont intégrées dans la pastorale diocésaine. Le développement de la pastorale de la santé est une chance et une aide pour poursuivre la mission dans un monde multiculturel et pluriethnique.

SNOP : gardez-vous des contacts avec les personnes qui quittent l’hôpital ?

P.Lutringer : La guérison est un grand chantier pour la pastorale. La personne guérie n’est plus comme avant ! Les récits évangéliques évoquant les guérisons nous conduisent à découvrir que la guérison est un chemin qui conduit à reprendre sa place dans le quotidien et dans le tissu social. Aumôniers, nous voulons aussi être attentifs au chemin que font les malades, chemin de vie mais aussi jusqu’au seuil de la mort. La maladie est toujours une épreuve. Elle fait partie de l’histoire du patient. Elle est souvent source d’un repliement sur soi..
Nous sommes témoins au milieu d’hommes et de femmes éprouvés qui vivent intensément la présence du Christ. Aujourd’hui, il y a dans les établissements de santé d’autres acteurs à côté de l’aumônerie catholique. Des associations accompagnent par exemple les malades en soins palliatifs. Les responsables de l’aumônerie sont interpellés sur leurs compétences.
La formation des membres de l’équipe d’aumônerie est une exigence pastorale. Un collègue aumônier aime dire : "chaque membre d’une aumônerie est une vitrine de l’Eglise ». Il est donc important d’exercer ce ministère non seulement au nom de sa foi, mais au nom de l’Eglise qui envoie. Etre compétent est une manière de témoigner de sa foi.

Propos recueillis par Jacques Carton
Rédacteur en chef