À l'occasion de la prochaine Semaine de prière
pour l'unité des chrétiens, SNOP publie un
texte du père Christian Forster, secrétaire
de la Commission épiscopale pour l'unité des
chrétiens, et plusieurs informations sur l'actualité
oecuménique.
Un siècle de dialogue
Il aura fallu un peu moins de cent ans aux chrétiens
des diverses Églises pour explorer les différends
qui les dispersent, et les opposaient naguère encore
très vivement. Depuis la mémorable conférence
d'Édimbourg en 1910, où s'exprima pour la
première fois l'incohérence d'une mission
en ordre dispersé, le désir d'unité,
pour répondre à la prière de Jésus
(Jn 17, 21), et les efforts pour y parvenir ne se sont guère
relâchés.
Décentrement de l'Église catholique par rapport
à elle-même, et recentrement de tous sur le
Christ, ont ouvert des possibilités de dialogue et
réveillé l'espérance que tous soient
un jour en état de recevoir la grâce de l'unité.
Cela demeure l'objet de notre prière.
Un chantier qui a produit beaucoup
Pour qui veut bien prendre le temps de s'informer, un immense
chantier est en cours et l'on aperçoit, encore épars,
bien des éléments qui pourraient trouver place
dans une Église du Christ qui offrirait au monde
un témoignage cohérent sous des visages divers.
Je pense aux fruits des dialogues que les Églises
devraient prendre à leur compte. Ce seul travail
de réception serait une véritable source d'espérance.
Il ferait apparaître ce que beaucoup ne peuvent pas
voir et qui alimente un sentiment diffus de stagnation du
mouvement oecuménique.
Il faudrait que ce travail soit l'oeuvre des vingt années
à venir, si Dieu le veut.
Le Christ comme horizon
Pour ouvrir le nouveau millénaire, le thème
retenu pour la Semaine universelle de prière pour
l'unité des chrétiens met en valeur notre
foi au Christ, Chemin, Vérité et Vie, non
seulement pour les chrétiens, mais pour tout homme.
Cette affirmation, autour de laquelle beaucoup d'encre
a récemment coulé, pourrait être perçue
comme une démesure orgueilleuse de la pensée
chrétienne.
En fait, nous l'avons reçue, elle nous vient de
la Révélation : " Je suis le chemin,
la vérité et la vie " (Jn 14, 6). Avec
le Christ, les chrétiens confessent qu'ils ont trouvé
le chemin qui peut les conduire au Père auquel nul
ne saurait accéder par une autre voie ; que par Lui
on accède à la vérité, ou mieux,
que la Vérité, c'est Lui et qu'elle est donc
d'ordre relationnel et que, dans la communion avec Lui,
tout homme peut enfin accéder à la plénitude
de vie à laquelle il aspire.
L'unité pour la mission
Ce que le Christ nous a fait découvrir, il nous
revient de montrer que c'est une annonce de bonheur pour
tous. Mais ce témoignage ne peut avoir toute sa force
de persuasion que si nous le portons ensemble. Les sociétés
pluralistes où nous vivons désormais nous
le font sentir plus encore que par le passé. Au moment
où le christianisme subit, dans les cultures qu'il
a modelées et qu'il irrigue encore, une sorte de
marginalisation, parce qu'il aurait fait son temps ou qu'il
détonnerait à l'égard de la "
modernité ", les chrétiens auront-ils
le courage d'aller à l'essentiel ? Alors le monde
pourra croire que le Christ leur a vraiment été
envoyé.
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