Le pape Jean-Paul II a annoncé, le dimanche 21 janvier
2001, la création de trente sept nouveaux cardinaux
dont deux cardinaux français : Mgr Louis-Marie
Billé, archevêque de Lyon et président
de la Conférence des évêques de France,
et Mgr Jean Honoré, archevêque émérite
de Tours.
Il y a désormais six cardinaux français :
le cardinal Roger Etchegaray, ancien président de
Justice et paix et président du Comité du
Grand Jubilé de l'An 2000, le cardinal Pierre Eyt,
archevêque de Bordeaux, le cardinal Jean-Marie Lustiger,
archevêque de Paris, et le cardinal Paul Poupard,
président du Conseil pontifical de la culture.
Parmi les 37 cardinaux, 32 cardinaux ont moins de 80 ans.
Un peu d'histoire sur le cardinalat
Dans lÉglise primitive, les évêques
étaient élus par le clergé et par les
fidèles de leur diocèse. Le soin dorganiser
lélection de lévêque de
Rome par le clergé et la population de la ville revint
très tôt aux curés de ses principales
paroisses et aux diacres qui assistaient le pape. Ces clercs
portèrent le nom de cardinal (du latin cardo, cardinis,
le gond, le pivot) parce quils occupaient un poste
fixe et servaient en quelque sorte de pivot à la
vie de la communauté ; ainsi distinguait-on
les cardinaux-prêtres et les cardinaux-diacres. Plus
tard, les évêques des diocèses suburbicaires
(cest-à-dire entourant Rome) vinrent se joindre
à ce collège, avec le titre de cardinaux-évêques.
En 1059, le pape Nicolas II décida que les
papes seraient désormais désignés par
les seuls cardinaux et que lintervention du peuple
dans lélection se bornerait à une simple
approbation. En 1150, sous le pape Eugène III, les
cardinaux formèrent le Sacré Collège.
En 1179, le troisième concile du Latran décida
que lélection du pape serait faite à
la majorité des deux tiers des voix des votants,
disposition tendant à prévenir les contestations
sur la validité dune élection pontificale
et les schismes qui en résultaient souvent. Elle
est toujours en vigueur.
La création dun cardinal relève de
lautorité souveraine du pape. Il y procède
en consistoire (réunion des cardinaux). Pour la plupart,
les cardinaux ne sont plus originaires aujourdhui
du clergé romain. Cependant, lorsque le pape crée
un cardinal, il le nomme toujours titulaire soit dun
des diocèses suburbicaires (périphériques)
de Rome (cardinaux-évêques), soit dune
des anciennes paroisses (cardinaux-prêtres) ou diaconies
(cardinaux-diacres) de la ville.
Cette relation avec une église de Rome est
purement symbolique, mais elle est importante car elle souligne
le fait que le pape nest chef de lEglise universelle
quen sa qualité dévêque
de Rome, successeur de Pierre : lEglise
catholique est une communion dEglises locales au sein
de laquelle lévêque de Rome a un rôle
particulier.
(Extraits de Théo, page 1027)
Le Collège des cardinaux
Lensemble des cardinaux constitue le Collège
des cardinaux appelé auparavant le Sacré Collège.
Celui-ci a deux fonctions : se réunir en conclave
pour élire un nouveau pape et assister le pape
dans son activité quotidienne.
La réunion plénière du Collège
des cardinaux, sous la présidence du pape, sappelle
consistoire. Y participent les cardinaux de Curie, dont
les fonctions principales sexercent dans le cadre
de ladministration romaine, et les autres cardinaux
répartis à travers le monde. Le pape les consulte
régulièrement sur des questions importantes
de la vie et du gouvernement de lEglise. Par exemple,
dès le début de son pontificat, le pape Jean-Paul II a convoqué par deux fois un Consistoire général
sur lorganisation de la Curie. Ou encore, en juin
1994, sest tenu un Consistoire général
qui a précédé lélaboration
de lexhortation apostolique Tertio millennio adveniente.
On peut dire quil sagit en quelque sorte du
sénat du pape.
Le rôle de conseillers du pape confié aux cardinaux
sexerce aussi de manière quotidienne au sein
des Congrégations de la Curie romaine, ou dicastères,
qui constituent, sous lautorité du pape, lorgane
de gouvernement de lEglise.
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