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Partir à l'étranger

 

 

Chaque année, le Comité épiscopal de la coopération missionnaire (CECM), le Comité épiscopal pour l'Amérique latine (CEFAL) et la Commission missionnaire de la C.S.M (conférence des supérieures majeures) organisent une session pour les prêtres et les religieuses qui se préparent à partir au service d'une autre Église.
Vingt d'entre eux ont participé à la session intitulée "habités par le Christ, rendons compte de l'espérance qui est en nous", à Coubron (Seine-Saint-Denis).

La postérité de l'encyclique Fidei Donum
Le 21 avril 1957, Pie XII envoyait la lettre Fidei donum (le don de la foi) à tous les évêques du monde. Le Pape les invitait à porter avec lui "le souci de toutes les Églises" (2 Cor 11, 28) par la prière et par l'entr'aide, mais aussi en mettant certains de leurs prêtres (et des militants laïcs), pour une durée limitée, à la disposition des Ordinaires d'Afrique. La lettre est orientée vers ce continent, mais elle appelle aussi à soutenir les missions partout dans le monde.
À l'aube des indépendances africaines, le souci de Pie XII est de constituer des Églises locales. Les Instituts missionnaires ne peuvent plus suffire seuls à une tâche de plus en plus lourde et urgente. L'évangélisation de l'Afrique (et des autres continents) exige le concours de toute l'Église sous l'autorité du Siège apostolique et de l'ensemble des évêques qui sont solidairement responsables de la mission universelle.
C'est une mission renouvelée de la mission de l'Église qui est proposée par cette lettre. Non pas nouvelle dans ses fondements, mais nouvelle par ses applications : les diocèses sont invités à envoyer des prêtres diocésains et des laïcs Fidei donum dans la perspective de "l'échange de vie et d'énergie" entre toutes les Églises et de la responsabilité commune de tous les évêques pour la mission.
Le 25 septembre 1961, le Pape Jean XXIII demande aux évêques de réaliser cet effort pour envoyer des missionnaires "nouvelle formule" en faveur des Églises d'Amérique latine.

Selon le même esprit Fidei Donum, dans les années soixante, de nombreuses congrégations religieuses féminines non spécifiquement missionnaires ont fondé des communautés dans les "pays de mission". Aujourd'hui, en France, on compte environ 200 congrégations féminines, souvent diocésaines, à "extension missionnaire". Rappelons aussi les organismes de volontariat laïc pour la coopération qui se sont mis en place quelques années plus tard.

Des réponses attendues et inattendues
Les diocèses français ont répondu rapidement à l'appel de Pie XII et de Jean XXIII en envoyant des prêtres surtout en Afrique et en Amérique Latine, mais aussi en Asie ou en Océanie. La courbe des prêtres français Fidei Donum a atteint son apogée en 1971 : 564 personnes envoyées. Puis le nombre a décru avec la baisse des effectifs du clergé en France, pour atteindre 200 en 2001. Chaque année, une dizaine de prêtres partent ou repartent au service d'une autre Eglise, mais le nombre de ceux qui reviennent représente plus du double.
Les courants d'échange se sont récemment complétés : le mouvement n'est plus seulement Nord-Sud, mais Sud-Sud et aussi Sud-Nord. Ainsi, il n'est pas rare, dans certains diocèses d'Afrique, de voir des prêtres venus des pays voisins ou plus lointains du Sud pour participer à la mission de l'Église locale. De même, un nombre significatif de prêtres des autres continents (africains notamment) viennent travailler en France, non pour y faire des études, mais pour participer à la vie pastorale des diocèses. Plusieurs de ces prêtres sont dotés d'un contrat Fidei donum, établi avec le diocèse qui les envoie et celui qui les reçoit.
L'encyclique Fidei Donum de Pie XII connaît ainsi une postérité paradoxale : de l'aide d'urgence aux "jeunes Églises" d'Afrique et du monde, elle engendre des aides en retour vers les Églises d'Europe. Ce mouvement d'échange et de retour est d'abord une gâce, mais aussi une question à l'Eglise communion missionnaire.

Père Jean-Marie Aubert
Secrétaire adjoint du Comité épiscopal de la coopération missionnaire,
Chargé du service Fidei Donum.

"Ce qu'il faut, c'est l'égalité " (2 Co 8, 13)
Cette citation de la lettre de Paul aux Corinthiens par le pape Pie XII dans l'encyclique Fidei Donum, continue à nous interroger aujourd'hui. Il est courant d'entendre des personnes dire : " les pays du tiers-monde ont de plus en plus de vocations… Pourquoi envoyer des prêtres français, alors qu'il y en a si peu chez nous aujourd'hui ? "

Il faut dire d'abord que si l'on compare le nombre de prêtres avec le nombre d'habitants, nous sommes loin de l'égalité dont parle saint Paul. En effet, que de paroisses de plus de 100 000 habitants avec un seul prêtre, existent dans les banlieues des grandes villes d'Amérique latine. Jean-Paul II, bien conscient de l'actuelle inégalité dans la répartition des prêtres diocésains écrivait : " nous ne pouvons pas oublier que le pourcentage des prêtres Fidei donum dépasse de peu un pour cent du total. Il semble légitime de penser que, ensemble, on peut faire davantage et mieux " (Documentation catholique n° 2132, 18 février 1996, p.158)

L'envoi des prêtres Fidei donum mais aussi de religieux, religieuses et laïcs dans les différents continents est non seulement une réponse à l'appel paulinien à l'égalité, mais aussi un chemin d'enrichissement mutuel. En effet, plus on est pauvre, plus on a besoin de s'enrichir au contact des autres. La réciprocité entre églises est indispensable. L'Église de France qui cherche des chemins nouveaux pour l'annonce de l'Évangile, aurait tout intérêt à envoyer des missionnaires, qui en retour nous feraient participer à la vitalité des jeunes églises.
Près de vingt diocèses en France n'ont aucun prêtre Fidei donum… Et les appels d'Amérique latine, d'Afrique ou d'Asie ne manquent pas… Nous appelant à vivre l'égalité.

Père Antoine Guérin
Secrétaire national du Comité épiscopal France-Amérique latine (CEFAL)