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La "petite reine" en pélerinage
Par Mgr Jacques Noyer, évêque d'Amiens

 

 

A pied, à cheval ou en voiture, un pèlerinage est toujours un pèlerinage : un départ, un chemin, un rendez-vous! Le faire à vélo ne change rien à l'affaire. Ce n'est ni plus primitif, ni le plus moderne des moyens de transport. Ce n'est ni le plus sportif, ni le plus confortable.

Et pourtant...
Comme le credo, le vélo est toujours à la première personne du singulier de l'indicatif présent. Chaque coup de pédale est un " je veux ! " Je ne me tiens debout que si j'avance. Certes, chaque " pédalée" est différente selon le moment : tantôt dans le gai soleil d'un matin et le vent favorable, tantôt avec la pluie glaciale et les bourrasques ennemies, parfois dans l'interminable montée où chaque tour de roue est une victoire avant la descente grisante où les efforts sont généreusement remboursés. Le combat prend son sens par le pèlerinage.
La prière n'est pas faite de mots, de chants et de sentiments. Elle est choix, bagarre, plaisir, effort, suée, joie.

Seigneur, je roule pour vous!
Bien sûr, quand on est plusieurs, on connaît les joies et les épreuves de la vie de groupe : les jalousies et les coups de main. Mais, à vélo, il y a le mystère de ce " sport individuel qui se pratique en équipe " ! Rouler en peloton n'est pas être dans un fauteuil comme disent les commentateurs... mais quand même!
Se laisser porter par le tempo donné par les autres, s'abriter derrière le précédent, prendre la roue d'un plus fort, donner le coup de rein d'un relais au moment opportun, voilà des modalités originales d'un travail d'équipe. C'est nécessaire, parfois, quand on veut arriver le premier, c'est toujours nécessaire quand on refuse d'abandonner le copain, victime d'une défaillance ou d'un incident.

Seigneur, nous roulons vers vous!
Et puis, il y a l'étape, le temps de la parole et du partage, car, ne le cachons pas, le vélo n'est pas souvent le temps des confidences et des longues contemplations. Mais quand les muscles réclament le repos et que le cœur a retrouvé son rythme, les mots, tout à coup, se chargent d'un poids précieux. L'âme est à nouveau attentive, disponible, non pas pour des heures de veille, mais pour cet abandon confiant qui conduit au sommeil. Malheur à celui qui se croit assez fort pour ajouter aux fatigues du jour les fatigues de la nuit : il le paiera demain quand la route montera. Lorsque, à la dernière étape, après les longues lignes droites des Landes se dessine à l'horizon le profil des grands cols pyrénéens, Tourmalet, Aspin, Peyresourde, paradis des rêves cyclistes, la Vierge de Lourdes ouvre sa maison. Entrez! Je suis venue à votre rencontre et mon Fils vous attend.

Seigneur, nous voici enfin chez vous!
Et je laisse au mystère ce que diront la Grande Reine des Cieux et les petites reines des routes humaines. Ceci ne nous regarde pas!

Source: Revue L'Assomption et ses ouvres, avril/juin 2001.