L'aumônerie des Artisans de la fête regroupe
les forains et les gens du cirque. À l'occasion de
la messe télévisée en direct de Thonon-les-Bains,
le 9 septembre, un numéro spécial de son journal"
L'Etoile filante" est diffusé pour mieux faire
connaître sa mission.
Deux événements en 2002 : un pèlerinage
est programmé, à Lourdes, en février
2002 et une rencontre cuménique internationale
est prévue, en mars 2002, en Allemagne.
Pour la plupart des gens, les forains se confondent avec
les tsiganes, gitans ou autres gens du voyage ; l'image
qui vient à l'esprit est celle du bohémien
voleur de poules ! En réalité, les forains
constituent une profession dont l'une des conditions d'exercice
est le voyage.
L'aumônerie a inventé l'expression " Artisans
de la fête ", pour désigner les industriels
forains, les gens du cirque ou autres professionnels du
spectacle itinérant. Les Artisans de la fête
sont fiers de leur identité modelée par leur
profession et le voyage.
Forains et chrétiens
Comme ordre de grandeur, on peut dire qu'ils sont environ
100 000 en France. Les situations, sont très diverses
: industriels forains exploitant un gros métier(1)
sur plusieurs foires de grandes villes, familles possédant
une petite " baraque "(2) et ne voyageant que
dans une région restreinte, " grands tournants
"(3), confiseries, tirs, loteries, jeux, etc., grands
cirques avec un personnel administratif, des artistes de
différentes nationalités, des employés,
et enfin des cirques familiaux
Sur un plan religieux, les Artisans de la fête suivent
les mêmes tendances que la société en
général. Mais les valeurs vécues dans
l'exercice de leur métier vibrent en phase avec l'Évangile(4).
Un jour, alors que nous préparions la messe, une
foraine exprimait le désir d'inviter les sédentaires
des paroisses proches. Elle me fit cette réflexion
: " Ils verront que, chez nous aussi, il y a des chrétiens
"
Trop de diocèses et de paroisses où passent
les Artisans de la fête n'ont aucun lien avec eux.
On peut dire une intention de prière universelle
à la messe du dimanche sur l'accueil en oubliant
de mentionner les forains qui se trouvent
devant l'église
! On veut appliquer aux Artisans de la fête les mêmes
conditions et la même préparation pour le baptême
ou pour le mariage que pour les sédentaires. Heureusement
que se trouvent sur leur route des prêtres ouverts
et des communautés accueillantes
L'Église en mission
L'attention pastorale aux forains existe depuis le XIXe
siècle. L'aumônerie a été créée
en 1935. Aujourd'hui, elle se présente comme un service
d'Église, membre du Comité épiscopal
" Tourisme et loisirs ". Ses structures sont calquées
sur celles de l'Église en France au plan diocésain,
régional et national. Des équipes locales
accueil-lent les forains à l'occasion de fêtes
importantes comme à Grenoble, Rouen, Paris, Soissons
Des religieuses, comme par exemple les petites surs
de Jésus, dans l'Est, vivent en caravane avec les
forains. Elles ont un métier forain : un jeu et la
confection de crêpes. Les surs de Saint-Gildas
sont baby-sitters, font du repassage et de la couture pour
les familles. Elles s'occupent de la catéchèse.
L'aumônerie diffuse depuis 1932 le journal L'Étoile
filante.
Une équipe vient de se mettre en route pour le cirque
avec des artistes, un prêtre, clown amateur des aumôniers,
afin de témoigner de l'Évangile et créer
des liens entre chrétiens dans leurs milieux.
Les Artisans de la fête ont des richesses dont toute
l'Église peut bénéficier. Leurs communautés
se font et se défont continuellement. Ils sont une
des réalités de l'Église que nous comprenons
mal par rapport aux normes de la sédentarité.
L'aumônerie a ce rôle d'interpeller pour que
les artisans de la fête soient reconnus et appréciés.
Père Dominique Joly (ofm)
Aumônier national
des Artisans de la fête
(1) Établissement forain.
(2) Stand.
(3) Toutes les attractions (manèges) dont le mouvement
de base est rotatif.
(4) " Pèlerins et étrangers ", comme
dit l'apôtre Pierre. Les fêtes ont un avant-goût
du Royaume de Dieu.
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