Une réflexion
de Mgr Georges Gilson, évêque de Sens et Auxerre,
sur la conduite automobile - SNOP 1121, juillet 2002
Le mardi 3 juin, les diacres, les prêtres et moi-même,
avons fait une expérience originale. J’avais
sollicité le concours de la gendarmerie d’Auxerre.
Le colonel Jean-Michel Olivieri avait donné son accord
; il a participé à la rencontre et l’a
animée. Une quarantaine de mes confrères ont
répondu à l’invitation de passer un après-midi
à la caserne de gendarmerie. Le thème de travail
: « Prévention routière et responsabilité
particulière des diacres et des prêtres comme
éducateurs et acteurs ».
La voiture, comme la moto et autres engins motorisés,
est un objet magnifique. Techniquement – même
esthétiquement – remarquable. Mais c’est
un objet remis entre nos mains. Pour le meilleur et pour le
pire. Certes, il y a des conditions d’infrastructure
et d’organisation routière qui ne dépendent
pas immédiatement du conducteur. Mais celui-ci est
responsable de sa conduite. Et, de plus, il est responsable
des autres : sa famille et ses amis qu’il a accueillis
dans son véhicule, les passants et les autres chauffeurs.
Je veux, à l’occasion des vacances, lancer un
appel fort : que la raison l’emporte toujours sur la
passion. La raison du cœur doit seule habiter le conducteur
; la passion de la vitesse et la pulsion de la puissance doivent
toujours être maîtrisées.
Et pour être toujours maître de cet « objet
» qu’est l’automobile, il faut écarter
deux dangers graves : l’alcool et la vitesse. Trop d’accidents,
souvent mortels, sont le résultat de ces péchés
contre soi-même et contre ses prochains. Oui, des «
péchés mortels ».
La conclusion du refus, trop souvent exprimé, du respect
des règles de conduite que la loi impose justement
par le Code, est celle-ci : les responsables de la circulation
routière demandent que soient « criminalisées
» les infractions graves et qu’elles relèvent
du pénal et non de la correctionnelle. Cela aurait
pour conséquence le retrait immédiat du permis
de conduire et de la jouissance de la voiture avec, bien sûr,
en plus amendes lourdes et prison. Nous serions au sens juridique
des « criminels ». Nous ne devons pas en arriver
là… Il faut réagir en changeant la conduite
de tous les automobilistes. Certes, il faut réprimer
; mais surtout il faut éduquer. Conducteurs, devenez
éducateurs !
J’aurais souhaité que tous les automobilistes
assistent à notre séance de travail à
la gendarmerie d’Auxerre. Ils auraient appris beaucoup.
Plus encore, ils auraient compris le travail souvent épuisant
de celles et ceux qui, sur le bord des routes, veillent sur
nous… À la peur du gendarme, ils auraient ajouté
un sentiment de reconnaissance et de gratitude. Heureusement
qu’ils sont là pour nous servir !
Occasion pour moi de leur dire en votre nom à tous
: merci.
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