Monseigneur Henri Derouet, qui vient de nous quitter, a été Président de Pax Christi de 1998 à 2001. Accepter cette responsabilité à l’âge de sa retraite d’évêque diocésain était pour lui une manière de dire qu’il ne se mettait pas en retraite de cette présence attentive, qui avait caractérisé tout son épiscopat, au monde et à ses problèmes les plus brûlants. Il avait conscience de par son expérience que le service de la paix était un chemin essentiel pour ouvrir un avenir d’espérance à l’humanité, car les conflits et les violences détruisent les potentialités de croissance qui sont en l’homme. Il était convaincu et savait partager sa conviction qu’il fallait inlassablement dire non à la guerre, insister à temps et à contre-temps pour que les hommes se rencontrent, se parlent, se respectent, qu’il n’y avait pas de paix possible sans justice. La force de ses convictions il la puisait dans sa foi et dans son esprit évangélique, mais aussi dans son histoire personnelle et son engagement à Pax Christi était une sorte de fidélité à poursuivre le travail de réconciliation franco-allemande commencé dans son cœur au lendemain de la 2e guerre mondiale et de son séjour de prisonnier en Allemagne. À cause de cette expérience il était plus que d’autres sensible aux murs à abattre et plus touché donc par ceux qui se dressent entre les hommes. De là venait son engagement farouche en faveur de la paix en Palestine, son opposition résolue aux constructeurs de murs et son option claire pour un comportement de bâtisseur de ponts.
Pax Christi France lui doit beaucoup. Il savait être présent au quotidien aux côtés des permanents du mouvement, les encourageant par sa conviction inébranlable, les soutenant par son attention à chacun et son engagement personnel. Il a beaucoup aidé à une meilleure organisation du mouvement. Sa prière accompagnera l’effort que continue à poursuivre Pax Christi France pour être au service de la paix entre les hommes.
Le 5 juillet 2004
+ Marc STENGER
Evêque de Troyes
Président de Pax Christi France
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