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Rassemblés en l’église Saint-Sulpice à Paris, les frères et sœurs d’Antilles-Guyane sont appelés à être acteurs.

11 novembre 2004




 

Jeudi 11 novembre 2004, l’église Saint-Sulpice à Paris était en fête pour accueillir les communautés antillaises et guyanaises d’Ile-de-France. La messe était animée par l’aumônerie catholique Antilles-Guyane d’ïle-de-France. Quatre évêques présidaient la messe : Mgr Michel Méranville, archevêque de Fort-de-France, Mgr Ernest Cabo, évêque de Basse-Terre, Mgr Emmanuel Lafont, évêque de Cayenne, Mgr Michel Dubost, évêque d’Evry.
Le père Jean-Pierre Dauphin, aumônier des Antillais-Guyanais, a souligné dans son mot d’accueil que "les diocèses d’ïle-de-France avaient le souci d’accueillir tous les migrants".
Dans une église pleine à craquer, Les évêques ont adressé un mot chaleureux, créant ainsi un pont entre "ceux et celles qui sont ici et ceux qui sont là-bas". Ce temps de rencontre et de fête, les huit témoignages ont rappelé l’importance de la communauté Antilles-Guyane présente en métropole, et à travers elle, celle des personnes immigrées qui vivent plus largement près de chez nous et participent à la vie des paroisses en France.

Extrait de l’homélie de Mgr Michel Méranville, archevêque de Fort de France:

Donnons nous aussi ce que le Christ nous donne à manger

Mgr Michel Méranville a commenté et actualisé au cours son homélie ce passage de l’Évangile de Marc montrant Jésus qui se met à l’écart avec ses disciples : «C’est eux, les disciples, que Jésus envoie en mission. Ils viennent lui rendre compte de tout ce qu’ils font comme vous l’avez fait tout à l’heure à travers vos témoignages. Jésus constate qu’ils ont besoin de repos car ils sont, comme nous parfois, éprouvés physiquement et psychologiquement». Évoquant la période historique difficile de l’époque (notamment mort de Jean-Baptiste sous Hérode), "les disciples avaient besoin de souffler". S’étant mis à l’écart avec Jésus, ils se retrouvent finalement devant une foule qui avait faim : "les disciples dirent à Jésus qui leur parlait longuement : "il se fait tard" et Jésus leur répond "Donnez-leur à manger, combien de pains avez-vous?". Nous sommes aussi, nous, très nombreux, et le Seigneur nous regarde avec tendresse car nous sommes comme cette foule, éprouvés psychologiquement, physiquement car la vie n’est pas facile : aujourd’hui, il est difficile de trouver un emploi, et quand on a un emploi, ce sont les conditions d’adaptation, les transports, le froid et la grisaille qui font défaut. Parmi les épreuves psychologiques : la solitude des couples qui ne s’aiment plus, l’échec scolaire…. Dans nos communautés chrétiennes, les difficultés sont souvent identitaires : Français à part entière ou entièrement à part ? Or nous souhaitons avoir notre place dans la société, être respectés. Ce n’est pas toujours le cas : nous subissons le racisme à cause de la couleur de notre peau. Même entre nous, venus des Antilles, il existe des humiliations (…) Nous sommes donc un peu comme cette foule avec Jésus et nous attendons aussi comme cette foule…Jésus voit tout cela avec Amour et tendresse. Parce qu’il nous aime, il ne veut pas nous donner des choses toutes faites et faire à notre place. Il veut que nous soyons responsables : "Donnez-leur vous-mêmes à manger". La tâche est immense et nous cherchons comme les disciples des échappatoires.

Rappelant l’Évangile de Marc quand le Christ demande ce qu’ils ont comme nourriture, Mgr Michel Méranville cite tout ce qu’il a entendu au début de la messe comme nourriture apportée et partagée aujourd’hui lors des témoignages : la naissance d’une aumônerie Antilles-Guyane, le bulletin de liaison "Alizé", les responsabilités d’Annette… et lance ce défi au cours de l’homélie : "Avez-vous ce souci de l’Autre, de vous approcher de lui… On allège son fardeau, a précisé Mgr Michel Méranville, quand on exprime son besoin d’être reconnu. Qui veut son respect, qu’il se le procure et qui veut être respecté, qu’il se respecte lui-même. Chacun est un don de Dieu …". Mgr Méranville a alors déclaré qu’il n’aimait pas le mot "black" alors que la négritude a ses lettres de noblesse et il a ajouté : "Il faut qu’on cesse de dire le Noir, le Blanc, le Jaune…Tout homme est un être humain et la différence est notre richesse. Apportons ce qui nous est propre sans être frustré de ne rien recevoir. Le meilleur de nous-même à donner, c’est le Christ venu nous rassasier. Nous avons la chance de le connaître. Nous avons aussi à nous nourrir de Lui pour Le donner aux autres". Rappelant que nous étions entrés dans l’année de l’Eucharistie, Mgr Méranville a souligné que cette Eucharistie était le sommet de notre vie chrétienne et que la messe ne pouvait pas être "banalisée". Le Christ est le pain vivant : "Si nous croyons en Lui, si nous allons à lui, à la lumière de sa parole, nous aurons alors l’audace de voir combien il y a de pains disponibles et ce que nous avons à donner". Rappelant la démarche du "Voir, juger, agir", Mgr Méranville a appelé chacun à être acteur : "Que cette Eucharistie, Jésus vivant par sa parole, nous donne la force de former un seul corps dans la diversité pour nous intégrer dans ce grand corps qu’est l’Église ici en France métropolitaine et pour accomplir la mission de répondre à la faim des hommes et des femmes de notre pays".

Jacques Carton