La Vierge a manifesté la tendresse de Dieu
Le samedi 11 février 2006, en la fête de Notre-Dame de Lourdes, le cardinal Camillo Ruini, vicaire général pour le diocèse de Rome, a célébré la messe en la basilique vaticane à 16h30 pour les malades et les pèlerins de l'UNITALSI (Association italienne pour le transport des malades à Lourdes et dans les sanctuaires internationaux) et de l'Opera Romana Pellegrinaggi, à l'occasion de la XIV Journée mondiale du malade. Après la messe, Benoît XVI a gagné la basilique pour bénir les malades et prononcer un discours.

Le Pape a rappelé que "la Vierge a manifesté la tendresse de Dieu pour tous ceux qui souffrent près de la Grotte de Massabielle... Se présentant à Bernadette comme l'Immaculée Conception, Marie est venue rappeler au monde moderne, qui risquait de l'oublier, le primat de la grâce divine, plus forte que le péché et la mort".

Puis le Saint-Père a mentionné le congrès promu par le Conseil pontifical pour la Pastorale de la Santé qui s’est tenu à Adelaïde (Australie, 9-10 février) sur le thème "Santé mentale et dignité humaine".

"La personne humaine, a t-il dit, est un tout que l'on peut et l'on doit distinguer les différentes dimensions mais pas les séparer. De même, l'Église se propose de toujours considérer les personnes comme telles et cette conception caractérise les institutions sanitaires catholiques, comme le mode d'agir des agents sanitaires qui y travaillent".

Benoît XVI a particulièrement pensé aux familles ayant des malades mentaux: "Nous nous sentons proches de toutes ces situations, par la prière et par les nombreuses initiatives que la communauté ecclésiale organise de part le monde, et spécialement là où la législation démontre des carences, là où les structures publiques sont insuffisantes et là où les calamités naturelles ou malheureusement les guerres et les conflits armés produisent de graves troubles psychiques chez les personnes".

"A tous les médecins, tous les infirmiers et autres agents sanitaires, à tous les volontaires engagés dans ce domaine, je souhaite aujourd'hui consigner symboliquement l'Encyclique Deus Caritas Est, avec le souhait que l'amour de Dieu soit toujours vivant dans leur cœur pour animer leur travail quotidien, les projets, les initiatives et surtout leur rapport avec les malades. Agissant au nom de la charité, chers amis, vous offrez également votre précieuse contribution à l'évangélisation, car l'annonce de l'Évangile a besoin de signes cohérents qui la confirment. Et ces signes parlent le langage de l'amour universel, un langage compréhensible pour tous".

Le Pape a conclu demandant à la Vierge qu'elle maintienne "vivante notre espérance afin que fidèles à l'enseignement du Christ, nous renouvelions l'engagement de soutenir nos frères dans leur maladie. Prions le Seigneur pour que dans les moments de besoin, personne ne soit seul ou abandonné, mais que la personne puisse au contraire vivre la maladie selon la dignité humaine".

Le Christ, main tendue vers l’homme

Lors de l'Angélus dominical, le Pape est revenu sur la Journée mondiale du malade et la fête de notre-Dame de Lourdes.

La maladie, a dit Benoît XVI qui s'adressait à plusieurs milliers de personnes rassemblées Place-St.Pierre, "est une caractéristique de la condition humaine, au point de constituer une métaphore matérielle, ainsi que l'a si bien exprimé saint Augustin: 'Seigneur, aie pitié de moi! Vois, je ne te cache pas mes blessures. Toi, tu es le médecin et moi, le malade'... Le Christ est le véritable médecin de l'humanité que le Père a envoyé dans le monde pour y guérir l'homme, marqué corps et âme au signe du péché et de ses conséquences".

Le Saint-Père a ensuite cité l'Evangile de Marc, lecture de ces dimanches, qui raconte les débuts de la vie publique de Jésus, "entièrement consacrée à la prédication et à la guérison des malades à travers la Galilée. Les innombrables prodiges accomplis sur des infirmes confirmèrent la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu".

L'Évangile d'aujourd'hui, qui raconte la guérison du lépreux, a ajouté Benoît XVI, "exprime très efficacement l'intensité du rapport entre Dieu et l'homme" et nous pouvons y voir "un raccourci de toute l'histoire du salut".

"Ce geste de Jésus, qui tend la main et touche le corps plié de la personne qui l'invoque, exprime parfaitement la volonté de Dieu de guérir sa créature déchue, en lui redonnant la vie 'en abondance', la vie éternelle, pleine, heureuse. Le Christ est 'la main' de Dieu tendue vers l'humanité, afin qu'elle puisse sortir des sables mouvants de la maladie et de la mort et se remettre debout sur la roche ferme de l'amour divin".

Le Pape a conclu en confiant à "Marie, Salus Infirmorum, tous les malades et plus particulièrement ceux qui de part le monde, outre le manque de santé, souffrent de la solitude, de la misère et de la marginalisation".

Après avoir récité l'Angélus, Benoît XVI a rappelé que se déroulent ces jours-ci à Turin les XXI Jeux Olympiques d'hiver: "Que cette compétition sportive fraternelle se caractérise par les valeurs olympiques de la loyauté, de la joie et de la fraternité contribuant ainsi à la paix entre les peuples".