La
délégation est conduite par Mgr Hippolyte Simon,
archevêque de Clermont et vice-président de la
Conférence des évêques de France.
Trois rendez-vous à noter au cours de ces deux jours
:
- Le traité modificatif et les grands projets européens,
échange avec M. Jacques Barrot, vice-président
de la Commission européenne, en charge des transports.
- Quel avenir pour les pays d'Afrique, Caraïbes, et
Pacifique ? par Mme Maria Martens (PPE-DE, NL) et Mme Marie-Arlette
Carlotti (PSE, FR), membres de la Commission du développement.
- Quelles valeurs pour l'Union européenne ? par M.
Bronislaw Geremek (ADLE, PL), membre de la Commission des
affaires étrangères et de la Commission des
affaires constitutionnelles.
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Retour sur cette visite avec Mgr
Christian Kratz, évêque auxiliaire de Strasbourg
et nouveau délégué de la Conférence
des évêques de France à la COMECE
• Quel est l’objectif d’une telle
visite ?
Cette visite s’inscrit dans une volonté de familiarisation
avec les institutions européennes. Les évêques
ne sont pas forcément au courant de ce qui s’y
vit. La présentation de ces instances, associée
à la rencontre de leurs différents acteurs,
leur donnent un visage. Cela permet aussi à chacun
de mieux comprendre les enjeux européens et de mesurer
l’intérêt à y porter. Ainsi avons-nous
appris durant ces deux jours que 60% des nouvelles lois qui
entrent en vigueur en France sont d’origine européenne.
Par ailleurs, dans la suite de Mgr Hippolyte Simon, archevêque
de Clermont, je suis chargé, en tant que nouveau délégué
(Ndlr : Il a été élu lors de l’Assemblée
plénière de novembre) de la Conférence
des évêques de France à la COMECE, d’intéresser
les évêques français aux évolutions
européennes et à l’importance de la présence
de l’Église dans un dialogue avec les institutions
européennes.
• Quel rôle l’Église peut-elle
jouer auprès de ces institutions ?
Elle doit apporter sa pierre aux grands débats qui
agitent l’Europe. Je pense en particulier aux questions
comme le climat, la fin de vie, l’avortement, les manipulations
génétiques, la bioéthique mais aussi
aux problèmes économiques, aux problèmes
de migration. Si la foi se trouve au cœur de la vie des
gens, qu’elle éclaire tous les domaines de la
vie, alors il est important que l’Église soit
présente aux interfaces de la société
et qu’elle apporte sa contribution aux débats.
La voix des catholiques n’est pas anodine, elle a aussi
le droit de s’exprimer. J’ai senti parmi nos interlocuteurs
à Bruxelles une forte demande pour que nous soyons
présents dans le débat.
• L’inscription de l’article 16c
* dans le Traité de Lisbonne peut-elle donner plus
de poids à la parole de l’Église ?
Je le crois. Cela nous a d’ailleurs été
dit explicitement. Inscrire dans un traité que l’Église
est un interlocuteur est un signe fort. Cet article, qui peut
paraître anodin par rapport à l’ensemble
du traité, est en fait très important. A nous,
donc, d’assurer une présence de l’Église
dans ces institutions. Nous y sommes invités : il serait
dommage de ne pas répondre à l’invitation.
Notes:
* "L'Union respecte et ne préjuge pas du
statut dont bénéficient, en vertu du droit
national, les églises et les associations ou
communautés religieuses dans les États
membres.
2. L'Union respecte également
le statut dont bénéficient, en vertu du
droit national, les
organisations philosophiques et non confessionnelles.
3. Reconnaissant leur identité
et leur contribution spécifique, l'Union maintient
un dialogue ouvert, transparent et régulier avec
ces églises et organisations." |
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