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Catholiques en France : Quel va être votre
rôle auprès de l’archevêque de
Toulouse ?
Mgr Hervé Gaschignard : J’aimerais d’abord
dire qu’en tant qu’évêque ordonné
pour le diocèse de Toulouse, je partage avec Mgr
Le Gall la charge de la prière et du souci pastoral
global du diocèse de Toulouse. La première
chose que nous ferons ensemble, c’est de prier pour
le peuple de Dieu de Toulouse. Nous porterons ensemble ce
souci pastoral de tous. Pour moi, c’est vraiment premier
; c’est même plus important que la répartition
des dossiers, que nous n’avons pas encore faite, car
ma nomination est récente (NDLR : cet entretien a
été réalisé le 7 novembre).
Néanmoins, dans sa « Lettre aux catholiques
de Toulouse », Mgr Le Gall souligne que le Saint-Père
lui avait donné comme point d’attention la
pastorale des étudiants et des jeunes, ainsi que
les vocations. C’est la raison pour laquelle il avait
demandé un auxiliaire. Mais cela ne préjuge
pas des dossiers qu’il me confiera, parce qu’il
peut très bien se réserver cette pastorale-là
et me donner d’autres dossiers.
Avant même d’être ordonné
évêque, vous participez à l’Assembléeplénière.
Comment vivez-vous cette première ?
Dans ce plongeon dans la « marmite épiscopale
», je suis d’abord frappé par l’accueil
très chaleureux et fraternel des autres évêques
qui, avec beaucoup de bienveillance, m’initient, m’expliquent
les arcanes du fonctionnement de la Conférence épiscopale,
la manière de travailler les sujets, et l’histoire
la petite et la grande de cette institution. Le deuxième
point saillant de ces quelques jours à Lourdes, c’est
la grande écoute de l’Assemblée pour
un grand nombre de questions de société et
les urgences de la vie de l’Église. À
travers les discussions et les thèmes qui sont programmés,
mais aussi les échanges de couloir interpersonnels,
on sent qu’il y a un grand souci de faire vivre une
Église qui se veut toujours en dialogue, à
l’écoute des questions de notre monde, de notre
société et des défis de l’évangélisation.
Justement, quels sont, pour vous, les grands défis
de l’évangélisation aujourd’hui
?
Un des défis de l’évangélisation,
en interne, c’est de restaurer le lien organique entre
le ministère ordonné et les communautés
chrétiennes pour une émulation simultanée
vers la sainteté. Nos communautés ne seront
vivantes qu’avec des prêtres, mais les prêtres
ne seront vivants et appelants qu’avec des communautés
vivantes. C’est le message du chapitre 2 de Lumen
gentium. Cela doit passer dans la prière liturgique,
dans la façon de faire de la catéchèse,
dans la manière de vivre la charité…
En externe, le défi est de répondre à
une société sécularisée et indifférente
qui a perdu non seulement ses repères, mais le sens
même de Dieu. Nous avons là à nous inscrire
dans une réflexion qui dépasse le cadre des
diocèses et de l’Église en France.
Propos recueillis par David Moussu, Catholiques en
France n°33, décembre 2007.