Le 21 janvier, dans
les locaux de la Conférence des évêques
de France à Paris, cent seize personnes ont participé
à une journée d’étude dédiée
aux Commissions d’Art Sacré.
Voulue par le Service National de Pastorale
Liturgique et Sacramentelle, cette journée était
organisée à l’initiative du Directeur
du département d’Art Sacré, le Père
Norbert Hennique.
Plusieurs interventions, dans la matinée ont rappelé
la mission des Commissions d’Art Sacré.
- Monseigneur Philippe Breton, Evêque d’Aire
et Dax, a commenté les statuts des Commissions et
dégagé « l’esprit de ce travail
épiscopal » datant de 1981, notamment en revenant
sur les sources littéraires et historiques de ce
texte.
- Monsieur Bruno Foucart, président du Comité
du Patrimoine Cultuel, est ensuite intervenu. Chargé
par Madame Christine Albanel, ministre de la Culture et
de la Communication, d’organiser un colloque qui aura
lieu au mois de juin 2008, il a présenté les
grandes lignes de cet événement.
Cette demande de l’Etat fait suite
à l’émotion suscitée par un certain
nombre de propositions de démolitions d’églises.
Bruno Foucart a rappelé à ce sujet que «
si ces désaffectations posent de vraies question, il
faut en relativiser l’impact : la réalité
des ces démolitions est aujourd’hui pratiquement
inexistante. Le risque aujourd’hui est plus de se désintéresser
de certaines églises notamment rurales et de les laisser
mourir lentement »
Ces réflexions autour de cas précis et d’exemples
offrent aux Commissions diocésaines de véritables
outils de formation. Anne-Sophie Casal, juriste de la CEF,
Pierre Gueydier, rédacteur en chef du site www.liturgiecatholique.fr
et P. Angelo Sommacal, directeur du Département Liturgie
du SNPLS sont intervenus pour apporter des précisions
sur les outils pratiques qu’utilisent les Commissions
dans les diocèses. Le père Norbert Hennique
a signalé « l’importance du partage des
expériences sur le terrain et le dialogue inter-diocèses
».
Le second temps fort de cette journée fut la redécouverte
de la Cité de l’Architecture et du Patrimoine
après son inauguration en septembre dernier, où
les participants ont profité de visites guidées
pour mieux connaître et reconnaître ce haut lieu
du patrimoine culturel et cultuel.
Quel est le rôle des
Commissions d’Art Sacré ?
-
Le Concile Vatican II a rendu
les commissions d’Art Sacré obligatoires.
Elles regroupent religieux et laïcs qui travaillent
dans les diocèses autour des questions aussi
vastes que la construction d’églises
nouvelles, le réaménagement des églises
anciennes, les relations entre le Patrimoine cultuel
et le Patrimoine culturel, ou encore la création
artistique contemporaine…
Soulignant l’importance du dialogue dans la
mission des commissions d’Art Sacré,
le délégué du diocèse
d’Aire et Dax, le Père Michel Guérin,
a souligné l’enjeu « Il nous
faut renouveler nos connaissances de l’art
et entretenir une réelle sympathie avec notre
monde en distinguant les pesanteurs et les grâces
exprimées dans ce monde en y offrant nos
spécificités. L’Eglise peut
ainsi offrir une voix ancienne et nouvelle, un héritage
et un chemin nouveau. Dans ce paysage, nous sommes
attendus plus que nous le pensons »
L’Eglise
catholique veut-elle encore de ses églises ?
- Cette question fait l'objet d'un groupe de travail
intitulé "usage et devenir des bâtiments
d'églises" présidé par
Mgr Roland Minnerath, archevêque de Dijon.
Il présentera le résultat de ses réflexions
au cours de la prochaine assemblée plénière
de la Conférence des évêques
de France en novembre 2008.
Une question évoquée aussi le 11 septembre
2007, lors du 10e colloque organisé pour
les Journées juridiques du patrimoine au
Palais du Luxembourg. Les échanges ont porté,
entre autres, sur « la protection du patrimoine
cultuel ». Ils ont été conclus
par Mgr Claude Dagens, évêque d’Angoulême,
qui, au nom de la Conférence des évêques
de France, devait répondre à une interrogation
sensible : « L’Église
catholique veut-elle encore de ses églises
? ».
Sa réponse, à la fois positive et
réaliste, est liée à l’engagement
de l’Église catholique, qui désire
être reconnue avec sa Tradition vivante, présente
dans la société actuelle, respectueuse
de la loi de 1905 et prête à travailler
à l’avenir.
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