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Campagne "Sexualité, contraception, avortement, un droit, mon choix, notre liberté."




 


A un moment où le planning familial lance une campagne d’affiches publicitaires en faveur de l’avortement dans le métro parisien, une réflexion s’impose à propos des grossesses non désirées et de l’avortement.

Communiqué des évêques d’Ile de France



22 janvier 2008

Promouvoir l’avortement, c’est renoncer à nos responsabilités

L’avortement n’est pas un épisode banal de la vie d’une femme. C’est toujours une blessure et un échec, pour les femmes, les couples et la société.

Est-il responsable de la part de certains élus de soutenir une campagne de communication qui laisse croire que c’est un progrès ? Pire encore, qui en fait la promotion ?

Trop de femmes se trouvent désemparées face à une grossesse mal supportée. On ne peut présenter leur détresse comme une liberté. Des associations s’efforcent de les aider à garder leur enfant et les accompagnent, quoi qu’il arrive. Elles méritent d’être soutenues.

Au lieu de promouvoir l’avortement comme solution d’avenir, il est temps que tous participent résolument à la promotion d’une culture respectueuse de la vie et de la dignité des femmes.

Les évêques de la Province d’Ile-de-France :

- Cardinal André VINGT-TROIS, Archevêque de Paris
- Mgr Michel SANTIER, Evêque de Créteil
- Mgr Michel DUBOST, Evêque d’Evry-Corbeil-Essonnes
- Mgr Albert-Marie de MONLEON, Evêque de Meaux
- Mgr Gérard DAUCOURT, Evêque de Nanterre
- Mgr Jean-Yves RIOCREUX, Evêque de Pontoise
- Mgr Olivier de BERRANGER, Evêque de Saint-Denis
- Mgr Eric AUMONIER, Evêque de Versailles
- Mgr Jérôme BEAU, Evêque auxiliaire de Paris
- Mgr Jean-Yves NAHMIAS, Evêque auxiliaire de Paris
- Mgr Michel POLLIEN, Evêque auxiliaire de Paris



 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 

 

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Regard sur la campagne publicitaire du planning familial, avec Anne Lannegrace, responsable du département famille au sein du service pour les questions familiales et sociales de la Conférence des évêques de France

 

Les évêques d’Ile de France ont réagi suite au lancement d’une campagne de publicité lancée par le planning familial. Pourquoi ?

Je souhaiterais tout d’abord revenir sur cette affiche : Colorée, avec un kaléidoscope de photos en majorité de jeunes, elle met en valeur les mots de « sexualité, contraception, avortement » avec une phrase injonction « un droit, mon choix, notre liberté ». Le terme « interruption volontaire de grossesse » est remplacée par le terme plus ancien et plus populaire d »avortement », probablement pour avoir un impact plus direct.

L’ensemble se veut vif, gai, souriant. Aucun signe de tristesse ou de difficultés de vie n’y transparaît. Le message à l’évidence est que la sexualité doit être source de plaisir et que l’avortement y contribue.

De plus, le choix d’un kaléidoscope entraîne le regard dans une succession rapide d’images qui intriguent et éveillent une curiosité superficielle. Il y a là une véritable stratégie d’« empêcher de penser » en déviant l’attention et en rendant difficile l’approfondissement du sujet même.

Sur le plan du matraquage publicitaire, ce message a été relayé notamment par la presse gratuite : dans une interview, un médecin valorise le recours à l’avortement en parlant sur une demi page d’un acte technique facile à réaliser, sans mention de l’impact psychique, affectif et physique.

Jeunesse, plaisir, rapidité d’agir sont trois injonctions très prégnantes dans cette affiche. Le message est global, se veut attirant dans et par l’anonymat et la banalisation.

Quelle est votre analyse des situations rencontrées ?

Les situations sont très différentes :

il y a les grossesses non désirées chez des très jeunes filles, encore scolarisées ou étudiantes, chez qui la grossesse est la conséquence de naïveté et de méconnaissance autant que d’immaturité affective. Les récentes enquêtes effectuées auprès des jeunes montrent, même si on peut le regretter, qu’ils ont des relations sexuelles très tôt, le plus souvent non protégées. Selon ces enquêtes, ils considèrent le préservatif comme une preuve de défiance et d’absence de sentiment amoureux. Ils cessent de l’utiliser très rapidement pour se prouver l’un à l’autre l’authenticité de leur sentiment, sans pour autant avoir recours à la contraception. Celle-ci ne leur parait nécessaire qu’après coup lorsque la relation s’est établie de manière durable. Les rapports sexuels des très jeunes sont donc à haut risque de grossesses et de propagation de maladies vénériennes dont en particulier le VIH. Cet état de fait est la conséquence de l’effusion amoureuse propre à cet âge : les plus jeunes ou les plus fragiles vivent leur premier amour sans distance. Il s’agit d’amours adolescents vécus comme projet qui se suffit à lui même, dans lesquels les rapports sexuels sont surtout vécus comme des câlins. C’est dans ce groupe d’âge que le sentiment de culpabilité à propos de l’avortement sera le plus fort et le plus durable.

Les grossesses non désirées suivies d’avortements chez des femmes adultes en couple ayant déjà des enfants. Ces grossesses peuvent être dues à l’absence de contraception ou à un échec de la contraception, souvent dans un contexte de carence : vie trop difficile ou trop rude, difficultés de communication et de dialogue, rapports sexuels mal intégrés dans un projet de vie. L’avortement se présente alors comme une des nombreuses conséquences de la misère matérielle, affective et morale.

Les avortements de confort : Des femmes adultes utilisent l’avortement comme mode de contraception, Certaines ne souhaitent pas de grossesse supplémentaire par crainte de se déformer le corps avec le désir de rester jeunes et séduisantes, ou pour ne pas être dérangées ou bousculées dans leur vie par un enfant supplémentaire. Le conjoint partage cet avis ou se contente de ne pas avoir à le donner. C’est ce groupe de femmes qui éprouvent le moins de sentiment de culpabilité.

Les grossesses « actes manqués » de femmes seules, qui souhaitent un enfant sans avoir de couple stable et qui en même temps ne se sentent pas capables de pouvoir l’élever seules, sans père. Les médecins disent recevoir de manière assez fréquente la visite de femmes ne sachant pas quel est le père de l’enfant qu’elles portent, et très ambivalentes pour le garder.

Pour ces femmes, la grossesse non désirée et l’avortement sont le signe dramatique de tendances contradictoires et d’une vie non unifiée ou insatisfaisante. Ils renvoient aux situations de grandes solitudes. Ces femmes sont par la suite le plus souvent inconsolables de cette interruption de grossesse.

Ces quelques réflexions ne rendent pas compte de la diversité de toutes les situations. L’avortement a des causes multiples qui correspondent à des situations très différentes. En parler comme le fait cette publicité de manière globalisante et exhibitionniste est une malhonnêteté.

La vraie question se situe en amont : comment transmettre et enseigner le respect et de la dignité de son corps propre et de celui de l’autre, et cela dès le plus jeune âge.

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Repères

"Quelle est l’attitude de l’Eglise vis-à -vis des femmes envisageant une IVG ou ayant avorté ?

Interview du Cardinal Vingt-Trois parue dans la Revue Catholiques en France, janvier 2005

« Il s’agit avant tout d’accueillir et de respecter chaque femme dans sa liberté. Aujourd’hui ce que l’on veut faire passer pour un "droit des femmes " est surtout le droit d’affronter seule des situations difficiles. L’entretien préalable, quand il était pratiqué avec honnêteté, permettait de ne pas enfermer les femmes dans une seule issue et leur offrait une alternative à l’avortement. Désormais, il faut trouver d’autres moyens pour aider les femmes à garder leur liberté de décision. Il faut des lieux et des personnes (comme "Magnificat accueillir la vie " dans mon diocèse) qui accueillent les femmes enceintes en difficulté, les accompagnent, les aident à faire le point sur leur vie et à bâtir un projet d’avenir cohérent. L’Eglise se veut aussi à l’écoute des femmes ayant subi un avortement, en contribuant notamment au traitement du syndrome post-abortif. On ne peut plus faire comme s’il n’existait pas : toutes les personnes en relation de confiance avec des femmes ayant pratiqué une IVG constatent qu’on voit remonter - parfois dix ou vingt ans après... - des sentiments de culpabilité qui n’ont jamais pu être exprimés ni assumés. Il faut des propositions pour aider ces femmes. Là encore, il existe quelques associations, malheureusement peu soutenues par les services qui pourraient les subventionner, quand elles ne sont pas combattues. On en revient, une fois de plus, à l’importance de l’action politique. »

 

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Pour aller plus loin :