Œcuménisme en Europe

Il s’agit de la première réunion du Comité mixte CCEE-CEC depuis le troisième Rassemblement œcuménique européen (ROE3), qui s’est tenu à Sibiu (Roumanie), du 4 au 9 septembre 2007. Le passage en revue du ROE3 a été un élément central de l’ordre du jour de la réunion de Londres.

Les défis et priorités du mouvement oeucuménique
Le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la KEK, a mis l’accent, dans son discours d’ouverture, sur trois défis auxquels le mouvement œcuménique est confronté : en premier lieu la mondialisation, qui exhorte les Eglises à « élargir la conscience œcuménique des membres de nos Eglises ». Le deuxième défi est la sécularisation de notre continent et le troisième est la nécessité de repenser les structures de la coopération œcuménique entre les Eglises d’Europe en vue d’un témoignage commun renouvelé, « donnant un signe fort de la volonté des Eglises de changer ».

Le cardinal Jean-Pierre Ricard, vice-président du CCEE, a annoncé quatre priorités : faire preuve d’une plus grande clarté quant aux objectifs de l’engagement œcuménique (« Vers quelle unité marchons-nous ? ») ; élargir l’expérience de la communauté œcuménique, notamment « vis-à-vis de nos opinions publiques, qui risquent d’être tentées par le relativisme, le syncrétisme ou bien la crispation confessionnelle », ainsi que vis-à-vis de la jeunesse ; être davantage présent où « l’humanité de l’être humain » est en jeu ; et élaborer un œcuménisme spirituel « surtout à une époque où l’on risque d’être découragés par les lenteurs des pas en avant œcuméniques, par des reculs au moins apparents ».

Retour sur Sibiu
Le Comité mixte a rendu une évaluation largement positive du Rassemblement de Sibiu et de l’intégralité du processus du ROE3, même s’il a émis certaines critiques. Dans la présente situation œcuménique, le Rassemblement de Sibiu a montré que les chrétiens d’Europe sont engagés dans un témoignage commun à des niveaux variés, et qu’ils peuvent contribuer de façon originale à l’édification de la maison européenne commune. Par ailleurs, le ROE3 a démontré qu’il est possible de parler des différences et des divisions qui existent encore dans un esprit de franchise et de fraternité. Il est d’importance cruciale de maintenir le réseau des délégués de Sibiu, qui sont le « message vivant » du ROE3. Ainsi le Comité mixte a-t-il affirmé la nécessité de publier et transmettre le rapport du Rassemblement, d’entamer une correspondance interactive régulière avec les délégués et de promouvoir le partage de la richesse spirituelle des différentes traditions confessionnelles.

En ce qui concerne l’avenir de la coopération entre la KEK et le CCEE, le Comité a décidé d’approfondir la collaboration œcuménique aux niveaux local et européen sur des thèmes de « consensus », à la lumière de la Charta Oecumenica et des recommandations faites à Sibiu. Parmi ces thèmes on notera la promotion de la connaissance de la Bible en Europe, le dialogue interreligieux (en particulier avec les musulmans), l’intégrité de la création, les migrations et la paix. L’importance d’entamer une réflexion sur la reconfiguration du mouvement œcuménique en Europe a également été soulignée.

Les participants ont examiné et approuvé le programme de travail du Comité mixte CCEE/KEK pour les relations avec les musulmans en Europe. Il comprend notamment une conférence européenne entre chrétiens et musulmans, qui sera organisées à Malines/Bruxelles (Belgique), du 20 au 23 octobre 2008, sur le thème « Etre un citoyen de l’Europe et une personne de convictions. Les chrétiens et les musulmans en tant que partenaires actifs dans les sociétés européennes ».

• Source : CCEE