Justice et Paix Europe à Palerme
Du
7 au 9 mars les secrétaires généraux des
commissions européennes de Justice et Paix se sont réunis
à Palerme. Ils entendaient ainsi manifester leur soutien
à l’Eglise de Palerme dans sa lutte contre la Mafia.
De son côté, Mgr Bregantini, ancien président
de Justice et Paix, a souligné combien ce combat dépassait
la seule Sicile et concernait toute l’Europe.
Le Conseil pontifical Justice et Paix était également
représenté. Ils entendaient ainsi manifester
leur soutien à l’Eglise de Palerme dans sa lutte
contre la Mafia. De son côté, Mgr Bregantini,
ancien président de Justice et Paix, a souligné
combien ce combat dépassait la seule Sicile et concernait
toute l’Europe.
Ce soutien a été manifesté publiquement
lors de la célébration à la mémoire
des victimes de la Mafia, à l’endroit même
où le père Pino Puglisi a été
assassiné le 15 septembre 1993 devant son domicile.
Les participants ont ensuite rejoint la paroisse où
travaillait le père Puglisi pour une eucharistie célébrée
avec la communauté locale.
« La mafia repose sur la peur de ses interventions meurtrières
et sur l‘ignorance. Le père Pugliesi a été
assassiné parce qu’il entendait sortir les jeunes
des griffes de l’ignorance et de la mafia en les scolarisant.
Un intervenant, non croyant, est ainsi venu nous dire qu’à
ses yeux, seule l’Eglise peut oser remettre ce système
en cause. Par notre présence à Palerme, nous
avons voulu marquer notre solidarité avec l’Eglise
de Sicile dans sa lutte pour la paix », rappelle Mgr
Defois, élu en septembre dernier président de
Justice et Paix Europe.
La réconciliation au cœur
des rencontres
Le choix de Palerme pour cette rencontre s’inscrivait
dans la démarche engagée par la Conférence
européenne des commissions Justice et paix depuis 3
ans consistant à se réunir dans des lieux où
la question de la réconciliation est particulièrement
prégnante. Berlin, Belfast, Verdun, Kiev ont ainsi
accueilli les précédentes rencontres. Dans la
même dynamique, Belgrade accueillera la prochaine assemblée
générale.
A l’issue de cette rencontre qui aura lieu en octobre
2008, la présidence de la Conférence des commissions
Justice et Paix Europe sera confiée pour trois ans
à la France. « En tant que président,
mon rôle sera d’animer le débat, la confrontation
mais aussi la solidarité de l’Eglise catholique
sur les questions européennes ». Une responsabilité
que Mgr Defois, qui quitte mi-mars le diocèse de Lille,
envisage avec enthousiasme : « A Lille j’ai travaillé
sur l’ouverture à la diversité. C’est
un défi à vivre au niveau de l’Europe
» souligne-t-il.
Justice et Paix en Europe
La conférence européenne des commissions
Justice et paix regroupe 31 pays, dont 22 étaient
représentés à la rencontre de Palerme.
A travers des journées d’études,
Justice et Paix Europe entend aller à la rencontre
des acteurs du pays hôte, pour mieux appréhender
les problèmes auxquels ils ont à faire
face. Ainsi, en 2006 à Belfast, les membres de
Justice et Paix Europe ont rencontré les parties
prenantes au conflit nord irlandais, ont invité
les responsables des différentes communautés
à une table ronde, ont célébré
avec des chrétiens divisés… A Kiev,
en 2007, ils ont rencontré des associations,
des historiens qui cherchent à faire émerger
le passé et ont ainsi mieux compris le difficile
travail de mémoire nécessaire à
la construction d’un avenir commun.
Chaque année, l’Assemblée Générale
décide d’une action concertée qui
sera menée par l’ensemble des commissions.
Les commissions nationales ont ainsi interpellé
leurs gouvernements respectifs pour demander la ratification
de la convention de l’ONU sur les droits de tous
les migrants et leur famille (2006), la transformation
du Code de conduite européen en matière
d’armement en instrument juridiquement contraignant
(2007). En 2008, elles entendent rappeler l’importance
des objectifs du Millénaire en publiant pendant
le carême un texte commun sur la question de la
pauvreté et en organisant une exposition au printemps
à Bruxelles ou Strasbourg.
Justice et Paix Europe encourage et facilite les actions
multilatérales entre deux ou plusieurs commissions.
C’est ainsi que Justice et Paix France mène
une réflexion commune avec les commissions belge
francophone et allemande sur les questions de défense
européenne.
Justice et Paix Europe dispose d’un statut consultatif
après du Conseil de l’Europe et participe
notamment au regroupement des ONG «droits de l’homme».
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