A l’occasion de la Pentecôte, Mgr Jacques Faivre, évêque du Mans, a annoncé les nouvelles orientations pastorales de son diocèse. Au nombre de sept, ces priorités résultent d’un travail de relecture mené depuis deux ans par l’ensemble des catholiques de la Sarthe. Entretien avec Mgr Faivre.

Vous venez de prononcer de nouvelles orientations pastorales fruit de deux années de travail. Quel en a été le déroulement ?

En 1988, mon prédécesseur, Mgr Gilson, lançait un synode. Dix-huit ans plus tard, en septembre 2006, je décidais de convoquer un rassemblement pour fêter les vingt ans de cette réflexion diocésaine. A l’occasion de cet anniversaire, j’ai souhaité engager le diocèse dans une triple démarche : la relecture des lois synodales ; le discernement des traits nouveaux de notre société et de notre Église ; l’établissement de priorités pastorales pour les années à venir.
Ce travail s’est déroulé en plusieurs étapes : des enquêtes ont été distribuées auprès des catholiques du diocèse et des personnes plus éloignées de l’Église. Au total plus de 3000 questionnaires ont été renvoyés et une centaine de groupes ont travaillé au projet de réflexion. La synthèse, menée par un comité de relecture, a ensuite permis de faire ressortir un certain nombre de thèmes qui ont été présentés aux délégués diocésains. Ces derniers, 250 en tout, se sont réunis les 9 et 10 février en assemblée pour travailler et ordonner des propositions qu’ils m’ont ensuite soumises. A partir de leurs conclusions, j’ai élaboré avec mes collaborateurs les orientations pastorales qui sont détaillées dans la brochure intitulée « Servir ce monde aimé de Dieu ».

Qu’a révélé ce travail d’enquête et de relecture ?

Il est clair que la situation actuelle de notre Église est bien différente de celle d’il y a vingt ans. Mon prédécesseur avait, par exemple, mis en place pour les zones rurales des nouvelles paroisses. Elles regroupaient un certain nombre de clochers avec un curé résidant dans chacun d’entre elles. A mon arrivée dans le diocèse, en 1997, le territoire de ces paroisses étaient déjà bien plus étendues qu’à leurs débuts. Par ailleurs, en onze ans, j’ai eu la joie d’ordonner quatorze prêtres diocésains. Dans le même temps, quatre-vingt prêtres sont aussi décédés. La situation au niveau cléricale est très délicate : la relève n’est pas assurée et nous comptons en plus un très grand nombre de prêtres âgés de plus de 70 ans. Parallèlement à cette situation, les laïcs en responsabilité pastorale ont pris une place de plus en plus importante amenée à se développer encore.

Quel est votre souhait avec ces nouvelles orientations ?

Nous voulons impulser un certain dynamisme dans différents champs : la mission des chrétiens dans le monde, la vie des communautés et notamment prêter attention à ne pas abandonner les petites communautés locales, l’organisation autour d’un doyenné et non plus simplement au niveau d’une paroisse. Je pense également à tout ce qui concerne les services ou les ministères des laïcs qui doivent être constamment développés et aussi mieux identifiés par les diocésains. Je souhaite ainsi qu’une célébration d’envoi ait lieu dans les communautés locales pour chaque membre des équipes d’animation pastorale.
Plus généralement, c’est d’ailleurs la ligne directrice de notre démarche « Servir ce monde aimé de Dieu », la mise en œuvre de ces orientations ne concerne pas simplement la vie de l’Église en tant que communauté disciple du Christ mais elle désigne la vie de l’Église au service du monde et avec une attention portée à la mission.

Pour en savoir plus