Noël approche. Noël est à notre porte. Le dimanche 2 décembre,
lors de la célébration eucharistique, nous entendons le prophète
Isaïe proclamer l'espérance de l'humanité : "Le Seigneur sera
le juge des nations, l'arbitre de la multitude des peuples.
De leurs épées, ils forgeront des socs de charrue, et de leurs
lances, des faucilles. On ne lèvera plus l'épée nation contre
nation, on ne s'entraînera plus pour la guerre." Dans la nuit
de Noël, le chant des anges porte au monde endormi le premier
message de Noël : "Gloire à Dieu au plus haut des cieux, et
paix sur la terre aux hommes qu'il aime."
Le Prince de la paix apporte la paix. Mais, nous le savons,
ce que Dieu nous accorde comme un don, il nous le confie comme
une responsabilité. Certes, chacun de nous peut avoir l'impression
d'être tellement démuni devant les appels à la paix qui s'élèvent
des événements douloureux, des conflits, des injustices, des
pauvretés de notre monde. Aucun de nous ne peut tout.
Mais chacun peut quelque chose, là où il est, pour qu'il
y ait sur notre terre un peu plus d'amour, de solidarité,
de paix et de partage, pour que notre monde si difficile renaisse
dans le mystère de la naissance du Fils de Dieu. Faire ce
que nous pouvons faire ne nous empêche pas, bien au contraire,
de penser à l'humanité tout entière, pour laquelle la réconciliation,
la justice, la paix, ne sont pas seulement le rêve de quelques
idéalistes, mais bien une condition de survie.
Pour que nous entrions dans un Noël de paix, le temps de
l'Avent va être jalonné par un certain nombre d'étapes, étapes
de prière, étapes de rencontres, étapes de partage.
- Je pense, bien sûr, à la fête du 8 décembre, la fête de
l'Immaculée Conception de la Vierge Marie. Nous prierons Marie,
et elle portera notre prière, pour que Dieu, qui l'a préparée
à être "une demeure digne de son Fils", prépare nos cours
au don de la paix.
- Je pense à la journée du 14 décembre, que le Pape Jean-Paul
II nous a demandé "de vivre comme un jour de jeûne", pendant
lequel nous prierons "avec ferveur, pour que Dieu accorde
au monde une paix stable, fondée sur la justice, et pour qu'il
intervienne afin que l'on trouve des solutions adéquates aux
multiples conflits qui troublent notre monde. Ce dont on se
privera dans le jeûne pourra être offert aux pauvres, en particulier
à ceux qui souffrent en ce moment des conséquences du terrorisme
et de la guerre."
- Les responsables religieux de Lyon préparent un message
commun, qui invitera tous les habitants de notre région à
réfléchir aux conditions de la paix en cette étape de la vie
du monde. J'espère que cela nous aidera à entrer dans l'esprit
de la rencontre d'Assise, que le Pape a annoncée pour le 24
janvier 2002 et que préparera le jeûne du 14 décembre.
- Je veux mentionner aussi deux visites prochaines. Même si
tous, nous ne rencontrons pas les "visiteurs", leur présence
et leur proximité peuvent nous aider à faire nôtres la préoccupation
de l'unité des Églises et le vrai désir de la paix. Je pense
à Mgr Sabbah, Patriarche de Jérusalem pour les Latins, qui
donnera une conférence à Lyon, le 14 décembre, sur le thème
: "Jérusalem a besoin de paix aujourd'hui". Je pense bien
sûr à Karékine II, Catholicos et Patriarche des Arméniens.
Il vient rencontrer les chrétiens de son Église. Mais les
catholiques ne peuvent que se réjouir de son passage en notre
ville. Ce sont là des jalons. Puissent-ils marquer notre marche
vers ce moment de joie où, dans la nuit de notre terre, brillera
la lumière de Noël !
+ Louis-Marie Billé
Archevêque de Lyon
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