Le Verbe, le Fils unique et bien aimé de Dieu, a
pris chair en Marie et il naît à Bethléem.
Nous fêtons sa naissance dans notre histoire. Il a revêtu
notre chair, il a pris notre humanité pour la faire
sienne, il devient l'un de nous. Il partage avec nous tout
ce qui constitue notre réalité d'homme. Jusqu'à
la souffrance et finalement jusqu'à la mort. En lui
le ciel et la terre, Dieu et l'homme, sont unis désormais,
de manière inséparable.
Le prophète soupirait : " Ah ! si tu déchirais
les cieux, si tu descendais ! " (Is 63,19). En Jésus,
Dieu s'est uni à notre humanité, il est entré
personnellement dans notre histoire. Une solidarité
réelle s'est établie entre nous, sous toutes
ses formes humaines, hormis le péché.
La solidarité nouée avec Jésus ne s'arrête
pas à ce partage de ce que nous vivons tous. Il vient
nous unir à sa divinité. Il propose à
tout homme de devenir enfant de Dieu, à l'image de
ce qu'il est dans la profondeur de son être. Avec lui,
nous devenons héritiers de Dieu (Rm 8,17). Désormais
il partage avec nous tout ce qu'il est : son Esprit, sa mère,
sa vie de ressuscité,
jusqu'à la promesse
de la résurrection avec lui au dernier jour.
Performance insurpassable ou mystère d'amour ? "
Dieu a tant aimé le monde qu'il lui a donné
son Fils unique
pour le sauver " (Jn 3,16-17).
" Paix sur la terre aux hommes que Dieu aime ",
chantent les anges dans la nuit de Noël (Lc 2,14).
"Mes bien-aimés, aimons-nous les uns les autres
puisque l'amour vient de Dieu. Tous ceux qui aiment sont enfants
de Dieu.
Puisque Dieu nous a tant aimés, nous
devons nous aussi nous aimer les uns les autres" (1 Jn
4,7.11).
L'espace est vaste pour manifester cet amour. La cause sacrée
de la paix est présente à tous les esprits.
Moyen-Orient, Afghanistan, Afrique (au moment du G 8 à
Gênes, les évêques d'Afrique recensaient
une trentaine de conflits sur leur continent). Les détresses
sont profondes et tristement réelles. Les appels sont
innombrables, souvent très urgents. L'éventail
de la solidarité est donc largement ouvert.
Point n'est besoin d'aller loin de chez nous. Le besoin de
paix nous attend à notre porte. " Pas de paix
sans pardon " nous rappelait Pax Christi il y a quelques
jours. Paix entre les personnes et entre les nations. Chantier
sans bornes. Noël, cadeaux, fêtes de fin d'année.
Repli sur soi, individualisme de la consommation ? Ou bien
ouverture du cur, don de son attention, de son temps,
de son porte-monnaie ? Quelle place accordons-nous aux
autres ?
Joyeux Noël !
+ Mgr Maurice Fréchard
Archevêque d'Auch
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