Combien sont-ils chaque année à prendre
les chemins de Saint-Jacques-de-Compostelle ? Pourquoi cet engouement
?
Qu'est-ce qui motive jeunes et moins jeunes à prendre
le bâton du pèlerin ?
Tout le monde s'accorde à dire qu'il y a de plus en
plus de monde et qu'à l'approche de la période
estivale, le chemin peut prendre parfois les allures de l'autoroute.
Un responsable de l'accueil Saint-Jacques, à Saint-Jean-Pied-de-Port,
note que le " 4 000e pèlerin comptabilisé
à l'accueil depuis le 1er janvier 2002 est passé
le mercredi 22 mai ". Et la pleine période arrive
: " À ce rythme, on va vers des pointes de 150
à 180 pèlerins par jour pendant l'été
! ". Tout cela n'est pas dénué d'inconvénients.
Au-delà des problèmes physiques que sont la
tendinite et la fatigue, par exemple, beaucoup de pèlerins
sont mal informés sur les difficultés qui les
attendent : surcharge, limite de l'hébergement, rudesse
des étapes...
Avec satisfaction, on note une bonne fréquentation
de la messe, à 9 heures, à Saint-Jean-Pied-de-Port.
Même son de cloche au Puy-en-Velay. En 2001, 12 000
personnes sont passées par l'accueil et la messe de
7 heures accueille quotidiennement 25 à 30 pèlerins,
de mai à septembre. En lien avec l'évêque
du Puy et le recteur de la cathédrale, une équipe
de laïcs et un prêtre accompagnent l'accueil spirituel
des pèlerins. Dans le même diocèse, le
curé de Saugues voit passer quotidiennement 30 à
40 personnes du-rant l'été. Dans les pages qui
suivent, vous pourrez lire quelques li-gnes extraites du carnet
de Thibaud qui s'est rendu de Paris à Saint-Jacques-de-Compostelle
en 2001.
Dans un livre intitulé " Compostelle, carnet
de route d'un pèlerin ", Luc Adrian, note : "
On recensait cent vingt pèlerins à Compostelle
en 1982 ;
vingt-cinq mille en 1997 ; cent mille pour l'Année
sainte en 1999. Certes, la majorité d'entre eux ne
rejoignent le Camino que pour les cent derniers kilomètres
(p.35) [
] Il n'y a pas que le premier pas qui coûte,
il y a le dernier. Accepter la fin du voyage est la tâche
la plus rude. Le rêve s'évanouit quand il se
réalise. On ne fait pas le chemin, dit-on, c'est le
chemin qui nous fait. Et nous défait
(p. 215).
Le véritable sanctuaire est le cur de l'homme,
de chaque homme. Un sanctuaire de chair que veut habiter ce
Dieu pèlerin qui se fait de plus en plus petit pour
n'être refusé par personne, et le plus pauvre
pour ne pas s'imposer
Inutile de s'attarder. Le chemin
s'arrête ici. Et il commence ici. Ces derniers pas sont
les premiers d'un autre voyage. " (p. 218).
Jacques Carton
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