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Dossiers spéciaux



 

Ecclesia 2007

 

 

 

 

Message de Benoît XVI aux participants d’Ecclésia

Vers une pédagogie d’initiation

À l’occasion du congrès Ecclésia 2007 qui se tient à Lourdes sur le thème Ensemble servir la Parole de Dieu, le Saint-Père s’associe par la prière à tous les participants engagés dans la transmission de la foi dans les paroisses, dans les milieux scolaire et universitaire mais aussi dans la pastorale de la santé, les aumôneries de prison, les mouvements, les instituts de formation ou les centres spirituels.

À la lumière des nouvelles orientations des évêques de France, puissent les acteurs de la catéchèse, à travers les travaux, les témoignages et les échanges, discerner les voies  concrètes qui renouvelleront l’approche catéchétique en l’adaptant à tous les âges de la vie et en impliquant plus largement les communautés chrétiennes appelées à témoigner et à être missionnaires.

À l’imitation de son Maître et Seigneur, l’Église est invitée à mettre en œuvre une pédagogie d’initiation, prenant acte que nous sommes dans un monde où la culture chrétienne tend à s’effacer. Il s’agit de conduire le croyant au cœur de la foi et de le faire entrer dans un dialogue intime et un échange d’amour avec le Christ Jésus.

L’Église a la charge de faire découvrir et entendre aux hommes la Parole de Dieu lue en Église et dans sa Tradition. C’est cette Parole, en même temps confiée à l’Église et adressée à chacun en particulier, qui fera grandir les catéchumènes et les fidèles dans la foi, et leur fera parcourir le chemin de la purification et de transformation qui leur permettra de devenir plus pleinement fils dans le Fils unique du Père.

Confiant à l’intercession de Notre-Dame de Lourdes et de sainte Bernadette les travaux du congrès, le Saint-Père exprime à tous les participants ses vifs encouragements pour la mission qui leur est confiée et il leur accorde, de grand coeur, la bénédiction apostolique.

Pour le Saint-Père,
Cardinal Tarcisio Bertone
Secrétaire d’État

 

Ouverture : extrait de l’intervention de Mgr Christophe Dufour
Evêque de Limoges, Président de la Commission épiscopale catéchèse et catéchuménat

Il m’est donné d’ouvrir ce congrès. Je le ferai en trois mots et une prière.

Ecclésia 2007 est un pèlerinage, une démarche spirituelle, un acte de foi, oserais-je dire une Pentecôte. Oui, j’espère une Pentecôte avec toute la force de ma foi. Nous venons boire à la source de la Parole de Dieu et nous confier à la prière de Marie « mère et modèle des catéchètes ».

Ecclésia 2007 est une rencontre : 7000 participants, de tous les diocèses de France ; 350 expériences seront partagées dans les forums. Eccclésia sera un formidable lieu d’échanges et de confrontations.

Ecclésia 2007 est un congrès de la responsabilité catéchétique. Ce qui est en jeu dans cette responsabilité, c’est la proposition de la foi dans la société actuelle, c’est l’évangélisation. Saurons-nous rendre pertinentes la foi et l’expérience chrétiennes ?

Ce congrès est un acte de foi. Marie nous accueille à Lourdes. Je vous invite maintenant à nous confier à sa prière. Je lis dans les Actes des Apôtres au chapitre 1 versets 13 et 14 : « Arrivés dans la ville, les apôtres montèrent à la chambre haute ; c’est là qu’ils se tenaient tous… D’un seul cœur, ils participaient fidèlement à la prière avec quelques femmes dont Marie, mère de Jésus. »

Tu es bénie, Vierge Marie, sainte Mère de Dieu.
Tu es bénie, toi qui as cru dans l’accomplissement des promesses du Dieu vivant.
Tu es bénie, toi qui étais en prière avec les apôtres à la Pentecôte.
Tu es bénie, toi qui as cru en la puissance de Dieu qui as ressuscité Jésus d’entre les morts.
Tu es bénie, Mère de l’Eglise.
Nous nous confions à ta prière.
Que la communion du Père et du Fils soit sur nous dans l’Esprit qui nous est promis.
Et que Dieu fasse descendre sur nous sa bénédiction,
Au nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. AMEN.

 

Ouverture : « Marie, la catéchiste de Bernadette » par Mgr Perrier Evêque de Tarbes et Lourdes

En marge du congrès Ecclesia 2007, voici quelques remarques sur la catéchèse suivie par Bernadette entre le 11 février et le 16 juillet 1858.

Premières apparitions

Tout commence par le signe de la croix que Bernadette ne peut achever tant que la Dame ne le lui montre pas. Marie sera le guide de Bernadette dans son initiation aux mystères de la foi. Marie est la monitrice. Ceux qui accomplissent une mission de catéchèse ont à faire découvrir ce que les enfants, les jeunes ou les adultes qui leur font confiance ne connaissent pas encore. 

Marie n’enseigne pas à Bernadette une leçon mais elle lui transmet une pratique : comment faire le signe de la croix. Le signe de la Croix est la plus parfaite synthèse du christianisme. Le geste rappelle jusqu’où est allé l’amour de Dieu pour nous ; les paroles qui l’accompagnent disent la perfection de l’Amour, qui est la substance de la Trinité. Dès le départ, le signe de la totalité est posé. En catéchèse, nous savons où nous allons.

Au cours des deux premières apparitions, la Dame se tait. Elle établit la confiance avec Bernadette. Avant de lui demander quoi que ce soit, la Dame noue une relation personnelle avec la fillette. Celle-ci en a besoin, car les objections agrémentées de quelques gifles n’ont pas tardé. Bernadette s’est trouvée en bute à la contradiction, comme n’importe quel croyant d’aujourd’hui.

A la troisième apparition, Marie refuse d’écrire son nom mais demande à Bernadette de lui faire la grâce de venir régulièrement pendant quinze jours. Que cela nous dit-il pour la catéchèse ? Non pas que l’écrit soit inutile mais qu’il n’est pas premier. Nous ne sommes pas limités à la culture de l’écrit et le christianisme n’est pas une religion du Livre.

Après le refus d’écrire son nom, la Dame demande à Bernadette de lui faire la grâce de venir pendant quinze jours. Elle lui parle avec familiarité, dans sa langue. Elle la respecte plus que son entourage habituel, en lui parlant au « vous ». Elle attend quelque-chose de la jeune fille comme Dieu est en attente de notre foi. Elle demande à Bernadette un engagement, certes limité dans le temps, mais difficile à réaliser, vu l’opposition de la famille et des Sœurs et, bientôt, celle des autorités civiles. La catéchèse, que ce soit celle d’un enfant ou d’un adulte, demande du temps. La Vierge n’a pas commencé par cette exigence mais, le moment venu, elle a passé comme une sorte de contrat avec Bernadette.

Le passage par la Croix

Viendra ensuite le temps des épreuves. Bernadette est invitée à la pénitence, la face pénible de la conversion. Le Christ n’avait nul besoin de faire pénitence mais pour nous sauver du péché, il s’est rangé parmi les pécheurs en recevant le baptême de Jean, un baptême de conversion. Son chemin est passé par la Croix et il n’y a pas d’initiation chrétienne qui ne passe par la Croix. Le Christ nous y a précédés. Bernadette se prosterne jusqu’à terre, comme Jésus au jardin des oliviers. Son visage, couvert de boue, est méconnaissable, comme celui du Serviteur souffrant, dans les prophéties d’Isaïe.

La pénitence n’est pas une affaire strictement privée. Quand Bernadette est appelée à la pénitence, l’horizon s’élargit. Jusqu’ici, semble-t-il, l’événement ne concernait que Bernadette. Ses entretiens avec la Dame restaient confidentiels. Désormais, Bernadette reçoit une mission : prier pour les pécheurs. Elle s’en acquittera toute sa vie. Elle découvre ainsi qu’on n’est pas chrétien pour soi-même. Nous vivons dans la communion des saints.

En même temps, la Dame fait découvrir à Bernadette une source. Bernadette se dirige d’abord vers le Gave. La Dame doit la remettre dans la bonne direction. C’est le rôle de l’Eglise : montrer aux hommes où est la Source qui ne déçoit pas. Marie qui fait découvrir à Bernadette la source jusque-là cachée, n’est-ce pas un beau modèle d’action catéchétique ? Bernadette est activement associée à la découverte, non sans s’être d’abord trompée de direction. Mais rien ne se serait passé si la Dame ne l’avait pas mise, et remise, sur le chemin. 

Marie n’est pas la source. Le catéchiste n’est pas la source. Il indique la source. Il fait penser à la femme de Samarie qui, revenant en hâte au village, encourage les gens à aller trouver celui qu’il l’a si bien comprise.
 
Durant la « quinzaine des apparitions », la Dame, par deux fois, n’est pas au rendez-vous. Bernadette est troublée : en quoi l’a-t-elle peinée ? De même, dans une catéchèse, il peut y avoir des passages à vide, sans raison apparente. L’éducation de la foi est aussi un apprentissage des moments de désert.

 

La mission, l’Eucharistie et le service

La foi de Bernadette a donc été éprouvée, tant par les gestes déconcertants qui lui ont été demandés que par les absences. Elle peut alors être chargée de mission dans l’Eglise et pour l’Eglise. Sa mission dans l’Eglise, c’est d’aller « dire aux prêtres ». Sa mission pour l’Eglise, c’est de faire en sorte qu’une chapelle soit construite et que les fidèles viennent en procession. De même, la catéchèse doit permettre à chacun de découvrir quelle est sa place et sa mission dans l’Eglise.

Pendant toute cette période, la dame a refusé obstinément de dire son nom. Bernadette ne s’est pas découragée. Finalement, la Dame dit son nom : je suis l’Immaculée Conception. Les noms ont aussi une importance même si la pédagogie de la Dame, et de l’Eglise, privilégie l’expérience dont nous venons de voir quelques aspects. La parole de Marie quand elle révèle son nom est la dernière que Bernadette entendra. Les deux dernières apparitions sont, de nouveau, silencieuses. C’est un bel enseignement sur la prière : elle va du silence au silence.

Les semaines des apparitions coïncident avec le temps où Bernadette se prépare à la Première Communion, qu’elle réalisera à la Fête-Dieu. Pour Bernadette, les visions n’auront eu qu’un temps. L’Eucharistie, elle, demeurera. Bernadette ne vivra pas dans la nostalgie des apparitions mais dans un désir croissant de s’unir au Christ par l’Eucharistie et le service des malades.

+ Jacques Perrier
évêque de Tarbes et Lourdes

 

Homélie de Mgr Christophe DUFOUR

Evêque de Limoges
Président de la commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat

Lourdes le dimanche 28 octobre 2007

L’Evangile n’en a encore que pour les canailles et les cancres, les voleurs et les prostituées, prodigues et publicains. « Je ne suis pas venu pour les justes mais pour les pécheurs » avait annoncé Jésus quand il avait mangé à la table de Lévi le publicain. Et ceux qui ne font rien de mal, qui s’efforcent chaque jour d’être fidèles, n’ont-ils pas le droit eux aussi à une bonne nouvelle ? Ah si j’étais publicain ! Mais je ne suis pas publicain...Et la parabole évangélique s’adresse à « ceux qui étaient convaincus d’être justes ». La tentation n’est-elle pas toujours forte pour le chrétien d’être convaincu d’être juste ? Tentation insidieuse, tentation qui détruit la foi et la ronge en son cœur. Quelle est donc la bonne nouvelle pour raviver la foi des fidèles du Christ ? Elle les appelle à une conversion, à un retournement. Trois grands saints ont vécue cette conversion et en témoignent : l’apôtre Paul, sainte Thérèse de Lisieux et Bernadette de Lourdes.

L’apôtre Paul n’était pas publicain. « Je suis pharisien » dit-il (Act 26,5) et Ph l 3,5). Il récitait donc cette prière qui nous est rapportée par ailleurs dans le Talmud : « Je te remercie, Seigneur mon Dieu, de m’avoir donné part à ceux qui s’assoient à la synagogue et non pas avec ceux qui s’assoient au coin des rues. Comme eux je me mets tôt en route. Mais je m’en vais tôt vers la Parole de la Loi et ceux-ci s’en vont tôt vers des futilités… » Telle était la belle prière des pratiquants de la foi juive, elle rendait à Dieu la grâce de la fidélité.
Pourtant Paul ne peut plus dire cette prière depuis qu’il a découvert le Christ. La loi ne peut sauver. Impossible de s’ajuster à des normes pour se déclarer juste. « Je considère tout cela comme ordure afin de gagner le Christ et d’être trouvé en lui, non plus avec une justice à moi, mais avec celle qui vient de Dieu et s’appuie sur la foi » (Phil 3,8). Paul le pharisien reçoit et accueille la grâce qui fut offerte au publicain de la parabole, le pardon gracieux de Dieu.

Thérèse de Lisieux a vécu aussi pareille conversion dans son Carmel. Exemplaire et proche de l’innocence, bien au-dessus de la moyenne dans la pratique du bien, elle aurait pu se dire : « Je suis une sainte, merci mon Dieu ». Mais elle est allée s’asseoir à la table des pécheurs. Ecoutez sa prière : « Seigneur, votre enfant vous demande pardon pour ses frères, elle accepte de manger aussi longtemps que vous le voudrez le pain de la douleur et ne veut plus se lever de cette table où mangent les pécheurs… Ayez pitié de nous Seigneur car nous sommes de pauvres pécheurs ! Oh Seigneur, renvoyez-nous justifiés… ». Si Thérèse fut un jour canonisée, ce n’est sans doute pas pour son parcours sans faute au Carmel, mais pour avoir fait sienne la souffrance des prodigues publicains. Elle avait entendu l’évangile du publicain. Avec Thérèse, pharisien et publicain ne sont plus l’un derrière et l’autre devant, mais côte à côte à la même table, la table eucharistique.

Une troisième figure est celle de Bernadette. Le jeudi 25 février 1858, Bernadette s’avance à genoux vers le fond de la grotte. Lorsqu’elle se relève, son visage est barbouillé de boue et elle mâche des herbes amères qu’elle a cueillie et mise à sa bouche. Elle communie ainsi à la passion de Jésus. C’est le cœur du message de Lourdes. Bernadette est conduite par Marie au cœur du mystère de la foi, à la source du pardon. Sa dernière parole rejoindra la prière du publicain : « Priez pour moi, pauvre pécheresse ».

Au terme de ce Congrès, la Parole de Dieu nous invite à faire nôtre la prière du publicain, la prière de l’homme sauvé, la prière du pauvre. Quel sens peut avoir pour nous cette prière ?

La prière du publicain nous invite à nous reconnaître pauvres. J’entends souvent des personnes me dire : « Je ne sais pas faire ». Oui, nous sommes pauvres. C’est le sens de notre pèlerinage. Nous sommes venus confier à la grotte de Lourdes, par l’intercession de Marie, notre humble supplication. Cette prière nous rend solidaires de tous les pauvres de la terre.

La prière du publicain nous invite à reconnaître nos fautes. Le renouveau de la catéchèse passe par une sorte de révision de vie et de nos pratiques catéchétiques, un discernement lucide de nos erreurs. Nous laisserons alors l’Esprit Saint nous rendre justes dans l’écho de la Parole que nous sommes appelés à faire résonner auprès de nos contemporains. La prière du publicain nous rend solidaire de notre humanité appelée elle aussi à de radicales révisions de ses modes de vie, comme en témoigne le Grenelle de l’environnement convoqué cette semaine par le gouvernement de notre pays.

La prière du publicain nous conduit au cœur de la foi. Elle nous fortifie contre la tentation qui tue la foi, la tentation d’être convaincus d’être justes. La prière du publicain nous plonge dans la miséricorde de Dieu qui tire du mal un bien, elle nous introduit dans le mystère de la passion, de la mort et de la résurrection du Christ.  Il n’y aura pas de renouveau de la catéchèse sans un renouveau de la foi.

« La prière du pauvre traverse les nuées, nous dit le Sage, tant qu’elle n’a pas atteint son but, le pauvre demeure inconsolable ». Dans le Christ, la prière a reçu sa réponse ultime, le pauvre est consolé, le publicain est devenu juste. Par le baptême, nous avons été nous aussi ajustés, configurés au Christ. Non pas par nos mérites, mais par les mérites de notre Seigneur Jésus le Christ, par pure grâce divine. Dans le Christ, nous sommes sauvés, aimés, pardonnés, réconciliés. Dieu est entré dans l’histoire, dans notre histoire.

Faisons nôtre la prière du publicain, la prière du pèlerin, la prière du cœur, la prière du nom de Jésus : « Jésus, fils du Dieu sauveur, prends pitié de nous pécheurs ». Alleluia !

 

 

Intervention finale de Monseigneur Christophe Dufour

Evêque de Limoges
Président de la commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat

Lourdes le dimanche 28 octobre 2007

Je m’associe aux remerciements du père Jean-Claude REICHERT. Je remercie en particulier toute l’équipe du Service National de la Catéchèse et du Catéchuménat. Je suis témoin de leur total engagement au service de notre Congrès. Ils l’ont organisé dans un temps record, s’adaptant en particulier au merveilleux engouement qu’il a suscité dans les diocèses, puisque nous sommes passés de la perspective de 2000 participants estimés en janvier à 7000 aujourd’hui. Je joins à ce bravo les membres des autres services nationaux qui ont participé à l’organisation. Merci et bravo à tous. Je remercie mes frères évêques pour leur présence, et en particulier Mgr Jean-Louis PAPIN, vice-président de la Conférence des évêques de France, qui a présidé notre eucharistie ce matin. Je dois enfin un merci aux délégations étrangères : votre témoignage positif et enthousiaste nous encourage.

Il me revient maintenant de porter un bref regard sur notre congrès et d’ouvrir quelques perspectives. Qu’avons-nous vécu ? Et après ?

Une phrase de Dei Verbum nous a conduits « Dieu, qui est invisible, s’adresse aux hommes comme à des amis et converse avec eux pour les inviter à entrer en communion avec lui et les recevoir en cette communion ». Au commencement est la Parole. C’est elle qui nous convoque et nous rassemble. C’est elle qui nous accueille et que nous accueillons. C’est elle qui nous fait vivre et revivre. Elle est une lampe sous nos pas, elle est une lumière sur nos routes. Nous sommes appelés à la faire résonner, nous en sommes responsables et l’Eglise a la mission de la servir. Ce fut le thème de notre congrès : « Ensemble, servir la Parole de Dieu ». Mettre la Parole de Dieu au cœur de la catéchèse,ce fut là un objectif essentiel d’Ecclésia 2007 et nous vivons aujourd’hui un temps béni de l’histoire de notre Eglise en France qui met la parole de Dieu au cœur de la vie des communautés. Notre joie d’avoir goûté la lectio divina en témoigne et celle d’avoir partagé de nombreuses initiatives dans ce domaine nous remplit d’une profonde confiance.

Un deuxième fruit de ce congrès de la responsabilité catéchétique est la prise de conscience que la catéchèse est la responsabilité de toute l’Eglise. La catéchèse n’est pas toute la mission de l’Eglise mais elle est la responsabilité de toute l’Eglise. Elle l’est selon l’ordre donné par le Christ lui-même à l’Eglise apostolique : « Allez ! De toutes les nations, faites des disciples ». C’est bien le but de la catéchèse de faire des disciples de Jésus et de les mettre, comme disait Jean-Paul II, « en communion, en intimité avec Jésus-Christ ». Faire des disciples est la responsabilité, la mission évangélisatrice de toute l’Eglise.

Un troisième fruit de ce Congrès se voit dans l’espérance et le souffle qu’il nous donne. Nous l’avouons souvent, la mission est difficile. Nous avons l’intuition que l’Evangile est attendu, mais les résistances et les obstacles sont nombreux. Pour la première fois de son histoire, l’Eglise doit évangéliser une société qui n’est plus religieuse, une société sécularisée. Les obstacles sont aussi en nous-mêmes qui sommes parfois peu enclins à une vraie conversion pour former une Eglise qui propose la foi. Mais nous témoignons ici d’un souffle évangélique, d’une audace missionnaire pour que nous soyons au cœur du monde non seulement une présence évangélique, mais une présence évangélisatrice.

Un quatrième fruit enfin, je le contemple dans le riche partage d’expériences que nous avons vécu. Il nous donne foi en l’action de l’Esprit Saint qui fait toutes choses nouvelles. L’échange des savoir faire nous stimule et développe nos talents au service de l’annonce de la Parole. Ce partage entre paroisses, services et mouvements doit se poursuivre et nous faire progresser encore, au sein de nos diocèses et de nos provinces.

Et après ?

De nombreux évêques sont présents ici à Lourdes, près de 60. « L’évêque a pour fonction principale, avec la prédication, de promouvoir une catéchèse active et efficace » dit le directoire pour le ministère pastoral des évêques. Il appartient à chaque évêque de donner des orientations catéchétiques et de les inscrire au cœur du projet pastoral de son diocèse. Au cours de ce congrès, nous avons voulu que vous puisiez vivre des temps en diocèse, créer des liens, partager. Tout cela est, j’en suis sûr, de bon augure pour l’avenir de la catéchèse dans nos Eglises locales.

Pour ma part, dans la responsabilité que m’ont confiée mes frères évêques au sein de la conférence, je veux maintenant vous partager les perspectives de travail de la commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat. Comment la catéchèse participera-t-elle à la mission d’évangélisation ? Cette mission est celle de toute l’Eglise, nous l’avons vécue à Ecclésia 2007, et j’en profite pour remercier tous ceux des services et des mouvements qui sont présents nombreux à Lourdes. Voici 4 perspectives de travail de la commission que je préside.

1.La première annonce

La catéchèse s’adresse à des personnes qui ont reçu une première annonce et qui demandent à suivre le Christ qui leur a été annoncé. Et pour les autres ? Parmi ceux que nous accueillons ou vers qui nous allons – je pense par exemple aux nombreux élèves accueillis dans les établissements catholiques ou les futurs mariés accueillis dans les paroisses - beaucoup n’ont jamais été en contact avec la foi chrétienne ou n’ont pas été catéchisés. Avouons que nous ne savons pas bien faire. Lors des JMJ de Cologne, Benoît XVI suggérait aux évêques allemands une sorte de pré-catéchèse pour une première annonce : « Peut-être, disait-il, devrait-il exister pour les non croyants une sorte de pré-catéchèse d’accès qui ouvre avant tout à la foi ». C’est une première orientation de notre travail.

2.La formation des catéchètes

La catéchèse est la responsabilité de toute l’Eglise. Mais l’Eglise suscite en son sein des vocations de catéchètes. Dans ces temps de renouveau, une tâche importante sera la formation. Nous pouvons déjà pressentir quelques points clés de cette formation.

Former à la lectio divina, qui lit l’Ecriture comme une Parole de Dieu, qui fait entrer en dialogue avec Dieu, qui conduit à la prière.
Former à la vie spirituelle qui donne d’accompagner le travail de l’Esprit Saint dans les personnes et de repérer les pierres d’attente de la Révélation.
Former le catéchète à être un aîné dans la foi, c’est-à-dire à être témoin du trésor qu’il a reçu et de la tradition vivante de l’Eglise.

3.L’éducation chrétienne au sein des familles

La Commission épiscopale de la catéchèse et du catéchuménat a le projet de réaliser un livre des familles, une sorte de petit catéchisme  qui aidera les familles à transmettre la foi comme une vie, à éveiller à la foi comme un chemin de croissance.

4.La pédagogie d’initiation

Comment irons-nous de la Parole de Dieu au Credo de la foi de l’Eglise ? Ce chemin est proposé aux adultes que l’Eglise conduit aux sacrements de l’initiation chrétienne. C’est un chemin balisé, le chemin catéchuménal. Nous disposons de deux bons outils : le catéchisme des évêques de France et le catéchisme de l’Eglise catholique. Quelles démarches, quels itinéraires allons-nous proposer pour les traverser ?

Que l’Esprit nous éclaire, nous soutienne et nous fortifie dans notre mission. Avant de nous séparer, écoutons la promesse faite à Marie : « L’Esprit Saint viendra sur toi ». L’Esprit Saint viendra sur toi, Eglise du Christ. Serviteurs de la Parole, renouvelons notre acte de foi et confions-nous à la prière de Marie, « mère et modèle des catéchètes ». Disons avec elle : « Qu’il nous soit fait selon ta parole ».