Le 29 juin, l’Eglise fêtera
Saint Pierre et Saint Paul. Différents et complémentaires,
l’un et l’autre nous rappellent que l’Eglise
est fondée sur les apôtres. C’est aux alentours
de cette date que la majorité des ordinations de nouveaux
prêtres sont célébrées. Retour
sur une fête partagée par toute l’Eglise.
Appelés
par le Christ
Comment ne pas évoquer, en
ce dernier billet avant les mois d’été,
les ordinations sacerdotales célébrées
dans nos diocèses de France à proximité
de la fête des saints apôtres Pierre et
Paul. Il devrait y avoir, cette année, une centaine
de nouveaux prêtres. Certes, nous savons bien
que plusieurs de ces diocèses n’auront
pas d’ordination ou n’en ont pas eue depuis
longtemps. Mais l’appel du Christ demeure et tous
ceux qui y répondent sont là pour nous
en convaincre.
Cet appel ne cessera jamais. S’il nous faut être
réalistes sur la diminution progressive du nombre
des prêtres diocésains dans l’Église
de France, nous ne devons pas non plus manquer de confiance
dans l’avenir de ce ministère, essentiel
pour les communautés chrétiennes et pour
la mission de l’Église universelle. Mission
d’évangélisation et responsabilité
spécifique dans l’édification et
l’accompagnement de ces communautés.
L’appel ne cessera jamais. La nécessité
du ministère apostolique non plus. Nous pouvons
légitimement débattre sur l’évolution
des formes que peut ou pourra prendre cette charge,
dans sa préparation ou son exercice, mais notre
accord reste entier sur sa signification profonde et
sa légitimité spirituelle et pastorale.
Ce sont de nouvelles générations qui
avancent et se préparent à annoncer l’Évangile.
La plupart de ceux qui répondent à l’appel
sont nés après Vatican II et sont pleinement
inscrits dans la société actuelle. Ils
connaissent ses transformations, mesurent les défis
qu’elle leur lance mais sont aussi conscients
du « trésor qu’ils portent dans leurs
vases d’argile ». Ils n’ignorent pas
les risques et les difficultés du choix qu’ils
font mais ressentent aussi cette joie indicible qui
inonde le cœur, quelle que soit la pression de
l’étau qui peut à tel ou tel moment
l’enserrer.
Ils savent les épreuves traversées par
certains de leurs aînés dans le ministère,
les souffrances secrètes, la fidélité
maintenue comme à travers le feu, mais ils savent
aussi, et nous avec eux, comme le disait le curé
de campagne de Bernanos, que « tout est grâce
», et que la faiblesse d’une vie ne l’empêchera
jamais de produire, souvent dans l’invisible et
l’inattendu, des germes de résurrection.
Pour tout cela, pour tant de générosité,
d’espérance vive et pour ce témoignage
de foi et d’amour au nom du Christ, merci à
ceux qui répondent à son appel. Ils nous
montrent à leur mesure – pour reprendre
une expression de Maurice Bellet – que le «
vieux christianisme n’a jamais été
aussi jeune… ».
Mgr André Dupleix
Secrétaire généra adjoint de la
Conférence des évêques de France
Billet paru dans le Courrier Français, juin 2007 |
Evénement important pour la vie de
l’Eglise locale, la célébration d’une
ordination a lieu de préférence le dimanche
et à la cathédrale, en présence du plus
grand nombre.
Tous sont invités en effet à participer intensément
à cette expérience spirituelle forte, en particulier,
pendant la lecture de la litanie des saints au moment où
le futur prêtre s’allonge face contre terre pour
montrer sa disponibilité totale à l’action
de Dieu en lui. C’est aussi une expérience d’Eglise
impressionnante, notamment lorsque l'évêque dit
la prière d’ordination en imposant les mains,
avec l'ensemble des prêtres, sur les futurs prêtres
(les « ordinants »). C’est alors toute l'Eglise
qui intercède pour que Dieu leur confère le
sacerdoce.
Quelles sont les
différentes étapes d’une ordination
?
L’ordination se déroule selon
les étapes suivantes :
Présentation et appel des candidats : Les futurs prêtres
sont présentés, la plupart du temps, par le
responsable des vocations et par le supérieur du séminaire
qui les ont accompagnés tout au long de leur cheminement.
C’est lui, ou un autre prêtre, qui demande à
l’évêque d’ordonner à la charge
du presbytérat le candidat au nom de la sainte Eglise.
L’évêque les appelle et ils répondent
« Me voici ».
Liturgie de la Parole : lectures et homélie de l’évêque
Ordination proprement dite : après un dialogue entre
l'évêque et chaque ordinand vient la promesse
d'obéissance à l'évêque. L’assemblée
chante la litanie des saints pendant laquelle les ordinands
sont prosternés face contre terre devant l'autel.
Puis c'est l'imposition des mains, signe du don de l'Esprit.
L'évêque et les prêtres viennent successivement
imposer les mains aux ordinants.
Enfin la prière de l'ordination est dite par l'évêque,
tous les prêtres levant la main pendant ce temps.
L'ordination est suivie de rites complémentaires :
chaque ordinand reçoit les vêtements sacerdotaux
(l'étole et la chasuble). Il est marqué du saint
Chrême sur les paumes, en signe de consécration
par l’évêque qui lui remet la patène
et le calice, lui donne le baiser de paix qu'il transmet à
tous les prêtres. Les nouveaux prêtres concélèbrent
la messe. Le lendemain, chaque prêtre préside
l’Eucharistie pour la première fois.
Quel est le sens de l’ordination
des prêtres ?
L'ordination presbytérale est la célébration
au cours de laquelle le prêtre reçoit de l'évêque
le "sacrement de l'ordre". Par l'ordination, le
nouveau prêtre reçoit le caractère sacerdotal
« qui le configure au Christ Prêtre pour le rendre
capable d’agir en la personne du Christ Tête »
(Presbyterorum ordinis, n.2) ; il s’agit d’une
marque ineffaçable, au même titre que le baptême.
Appelés à servir le peuple de Dieu, les prêtres
constituent un seul « presbyterium » : la communauté
des prêtres d'un diocèse unis à leur évêque.
Prêtre, diacre… quelle
différence ?
Le diacre est rattaché directement à l’évêque
du diocèse. L’ordination diaconale est l’étape
ultime avant l’ordination sacerdotale. Un moment décisif
au cours duquel le diacre s’engage au célibat.
Le diacre (du grec diakona = servir) peut baptiser, bénir
les époux lors d’une cérémonie
de mariage, dire l’homélie à la messe
(commentaire de l’évangile) mais il ne peut célébrer
l’eucharistie (la consécration du pain et du
vin en Corps et Sang du Christ) ni confesser. Certains diacres,
dits « diacres permanents », sont mariés
et continuent à exercer leur activité professionnelle.
Les prêtres sont les collaborateurs de l’évêque.
Le jour de son ordination, le prêtre se donne entièrement
à Dieu pour guider les hommes. Le Christ l’habite
de manière toute particulière : il parle en
lui, vit en lui, célèbre en lui. Aux grandes
étapes de la vie humaine, il agit au nom du Christ
: baptême, mariage, funérailles… Seul le
prêtre est habilité à consacrer le pain
et le vin au cours de la messe et à confesser. Prêtre
au sein d’une paroisse, il est le pasteur d’une
communauté.
Pourquoi le célibat ?
Le célibat est un choix fait par
amour. Dans l’évangile, le Christ donne un «
commandement nouveau » aux hommes : « aimez-vous
les uns les autres comme je vous ai aimés ».
Le mariage est la vocation naturelle de l’homme et de
la femme pour aimer et être aimé. Au début
de la Bible, dans la Genèse, Dieu crée l’homme
et la femme en vue de leur union :
« l’homme quitte son père et sa mère,
il s’attache à sa femme et ils deviennent une
seule chair ».
Ainsi, la sexualité est voulue par Dieu, elle est une
bénédiction. Pourquoi alors les religieux et
les prêtres s’engagent-ils à vivre dans
le célibat ? Ni mépris du mariage, ni aversion
à l’égard de la sexualité, le célibat
est une façon particulière de vivre cet appel
à l’amour. A l’image du Christ resté
célibataire pour faire alliance avec tous les hommes,
le prêtre renonce à aimer une personne en particulier
pour être signe de l’amour de Dieu pour tous les
hommes. Le Christ y fait allusion dans l’évangile
: « il y a des personnes qui ont choisi de ne pas se
marier à cause du Royaume des cieux ».
En effet, les liens du mariage ne subsisteront pas après
la mort car le Christ sera « l’Epoux » de
chaque homme et femme. Dès lors, le célibat
des prêtres et des religieux est un signe important
dans la mesure où il nous rappelle que l’union
avec Dieu est le but de la vie de tout homme. C’est
donc le critère de l’amour qui doit guider la
personne dans son discernement pour devenir prêtre.
Répondant librement à l’appel de Dieu,
le prêtre ne vit pas le célibat comme une contrainte,
mais comme une ouverture à une grande fécondité,
certes différente de celle d’un couple, mais
tout aussi riche.
Quel lien entre le sacrement
de l’ordre et le baptême ?
Le sacrement de l'ordre s’enracine
dans le sacrement du baptême. Grâce au baptême,
tous les baptisés participent au Sacerdoce du Christ
; ainsi toute l'Église est « peuple de prêtres
». Cette participation s'appelle "sacerdoce commun
des fidèles ». Ceux qui reçoivent le Sacrement
de l'Ordre sont consacrés pour être, au nom du
Christ, les pasteurs de l'Église, serviteurs du peuple
de Dieu. Le sacerdoce ministériel confère un
« caractère spécial » qui donne
de vivre et de remplir cette mission particulière de
service dans l'Église, articulée aux exigences
de l’annonce aux nations.
Quel est l’origine
du mot ordination ?
Dans l’antiquité romaine, le
mot « ordre » désignait des corps constitués
au sens civil (cf. ordre des médecins), « l’ordinatio
» désignait ainsi l’intégration
dans un ordo.
Source : Service
National des Vocations, site
du diocèse de Reims
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