« Les chrétiens
sont bien engagés dans les conseils municipaux
» Interview de Mgr Jean-Luc Bouilleret,
évêque d’Amiens |
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Pourquoi les chrétiens doivent-ils
se mobiliser pour les élections municipales à
venir ?
Ils doivent se mobiliser parce que la commune
est le cadre d’un vivre ensemble. Ainsi, dans le diocèse
d’Amiens, on compte 782 communes : l’enjeu est
de vivre dans la proximité de chacune d’entre
elles. Les chrétiens, qui sont de sensibilités
politiques diverses, sont là pour favoriser ce vivre
ensemble, mais aussi pour permettre le dialogue et les débats
entre les différentes équipes municipales qui
se mettent en place, en dehors des étiquettes partisanes.
C’est ce que nous avons commencé à réaliser
à Amiens à l’occasion des élections
présidentielles.
Les élections municipales
constituent-elles une échéance électorale
particulière ?
Si, dans notre pays, nous avons gardé
la commune comme cadre électoral, cela signifie que
nous souhaitons que tous les membres d’une même
commune soient partie prenante de sa gestion et du souci de
ses habitants. Petit à petit, l’intercommunalité
est en train de faire bouger la réalité communale,
mais je crois que l’on peut continuer à dire
aux gens : « Vous avez ensemble la charge du vivre ensemble
et de la solidarité ». En tant que chrétiens,
nous avons à garder en tête le souci du prochain,
à l’image de la parabole du Bon Samaritain.
Au cours de mes visites pastorales, je constate
que les chrétiens sont déjà bien engagés
dans les conseils municipaux, même si, dans les petites
communes rurales, leur renouvellement est souvent difficile.
Quels sont les enjeux des municipales
de 2008 ?
Les questions liées au logement, à
l’immigration et à l’emploi sont bien évidemment
présentes au niveau local. J’évoquerai
aussi la culture, que l’on oublie souvent. L’accès
à la culture me semble primordial, quel que soit le
type de culture : le sport, le cinéma, la musique…
Par exemple, lors de mes visites pastorales, je rencontre
des groupes musicaux qui permettent concrètement le
vivre ensemble de toutes les générations en
intégrant les jeunes
L’autre point à souligner réside
dans la présence des services dans les petites communes
rurales. Je sens une véritable crainte de la population
de voir les services publics s’éloigner de plus
en plus de leurs villages et que ces derniers deviennent des
cités-dortoirs. Si les services et les commerces disparaissent,
c’est la vie sociale qui est en péril.
- Propos recueillis par Romuald Panon, parus dans Catholiques
en France, n° 36, mars 2008
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