COMMUNIQUE DE PRESSE
Déclaration à propos de
la remise de la dette
Selon l'Unicef, 500 000 enfants meurent chaque année
faute de soins, 90 millions de filles et de femmes sont
privées d¹éducation ; pourtant les fonds
sont disponibles mais largement utilisés pour le
remboursement de la dette.
Cette réalité des effets de la dette, qui
oblige les pays les plus pauvres à rogner sur les
budgets essentiels de la santé et de l'éducation,
a mobilisé de par le monde des millions de personnes
soucieuses de faire en sorte que cette situation ne se reproduise
plus.
Confrontés à cette mobilisation sans précédent,
les pays membres du G7, réunis à Cologne le
19 juin 1999, ont décidé l'allégement
d'environ la moitié de la dette de 36 pays parmi
les plus pauvres et les plus endettés.
Par la suite, plusieurs pays, dont la France, ont annoncé
une annulation à 100% de leurs créances bilatérales.
Un an après, malgré ces annonces uniques
dans l'histoire des remises de dette, les résultats
restent décevants. 5 pays seulement (Ouganda, Bolivie,
Mauritanie, Mozambique et Tanzanie) ont commencé
à recevoir des allégements de dette. Les conditions
exigées par le Fonds Monétaire International
et la Banque Mondiale demandent des délais de mise
en uvre trop importants, 2 à 3 ans au minimum.
La France, malgré les effets d'annonce, n'envisage
toujours pas d'annuler l'ensemble des créances qu'elle
détient sur les pays pauvres : les promesses concernent
45 milliards de francs, soit 57% de la dette des pays pauvres
très endettés.
L'initiative de Cologne est toujours largement insuffisante
et surtout beaucoup trop lente.
C'est pourquoi, un an après, le Conseil d'Églises
Chrétiennes en France, soucieux de voir aboutir rapidement
cette démarche dans un esprit humanitaire et de justice,
se joint aux associations qui demandent au gouvernement
français :
- d'annuler maintenant la dette à l'égard
de la France des pays les plus pauvres, dans la transparence
et avec l'aide et la participation de la société
civile ;
- de revoir avec les autres pays membres du G7 à
Okinawa, en juillet 2000, les mesures décidées
à Cologne, afin qu'une solution globale soit trouvée
au problème de la dette et que les populations du
Sud ne souffrent plus quotidiennement de son poids.
Rendre l'économie solidaire des plus pauvres reste
l'objectif auquel nous sommes attachés et vers lequel,
avec d'autres, nous continuerons de nous mobiliser au nom
de Jésus-Christ, Seigneur des recommencements et
des nouveaux départs.
Le 27 juin 2000
Pasteur Jean-Arnold de Clermont
Président de la Fédération
Protestante de France
Mgr Louis-Marie Billé
Archevêque de Lyon,
Président de la Conférence
des évêques de France
Mgr Jérémie
Métropolite de France,
de l'Assemblée des évêques orthodoxes
de France
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Contact : Père Stanislas LALANNE, Porte-Parole
de la Conférence des évêques de France
- Tél. : 01 45 49 69 90
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