Forum national des jeunes
Notre-Dame du Mont
15 au 18 août 2001
Communiqué final
Dans le cadre de ces étapes historiques que vit le
Liban, le quatrième Forum National des jeunes, organisé
par le Conseil pour l'apostolat des laïcs au Liban,
s'est tenu du 15 au 19 août 2001 à la maison
Notre Dame du Mont - Fatqa, en présence du responsable
de la section jeunes du Conseil Pontifical des Laïcs.
Y ont participé des représentants des diocèses
catholiques, des congrégations religieuses, des mouvements
et associations apostoliques. Le Père Jean-Paul Larvol,
secrétaire général adjoint pour l'apostolat
des Laïcs représentait la France.
Ils ont insisté sur les richesses uniques de leur
pays, conscients de son importance spirituelle et historique.
Ils ont promulgué le communiqué suivant:
1- Nous avons été enrichis par la présence
de frères venus partager avec nous cette merveilleuse
expérience spirituelle. Une belle occasion d'ouverture
les uns envers les autres nous a été offerte.
Le langage de la foi et de la charité, qui unit au
lieu de diviser, a régné parmi nous Libanais,
Citoyens Arabes, Français, Italiens, Autrichiens,
et Canadiens. Nous nous sommes retrouvés autour du
dialogue des cultures dans nos diverses sociétés.
Nous avons vécu une expérience de convivialité
loin de toute ambiance confessionnelle ou sectaire.
2- Jeunes de différents pays, nous sommes venus
remplis de l 'Amour. Nous nous sommes intéressés
à la mondialisation qui nous envahit avec ses aspects
positifs et négatifs, aux contraintes et aux espérances
qu'exige la vie de la foi dans nos pays et dans le monde
d'aujourd'hui. I1 nous est apparu que la difficulté
et l'espérance sont intimement liées, même
si de façons différentes dans nos diverses
sociétés. Cette profonde expérience
nous pousse à nous engager en faisant fructifier
au service des jeunes du monde d'aujourd'hui, notre collaboration
et notre solidarité, sous la direction de nos Églises.
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3 - Quant a nous libanais, un grand nombre d'entre nous
ont été contraints de vivre comme étrangers
à eux-mêmes et à leur patrie, sans ressentir
leur appartenance. Le brouillard couvre nos démarches
et nos perspectives, conséquence de la détérioration
politique, sociale, économique et humaine. Cela pousse
certains soit a la fuite de la réalité, soit
à diverses réactions positives ou négatives.
4- Dans une société ou domine le sectarisme
religieux, il y a un manque de contact entre jeunes libanais
de diverses appartenances. En même temps l'État
n'engage pas avec nous le dialogue nécessaire. Nous
souffrons donc de marginalisation, de négligence
et de préjugés; l'étroitesse de notre
marge d'expression nous pousse parfois au refus de l'autre
uniquement à cause de sa différence. Nous
n'avons pas été créés par hasard,
mais Dieu a un plan sur chacun de nous sur cette terre dans
laquelle nous nous enracinons, Nous résistons pour
accomplir notre mission et témoigner par notre vie.
5 - Nous n'oublions pas que nous sommes les fils de I'Espérance.
Nous considérons la période préoccupante
que nous traversons, comme momentanée et transitoire.
Nous cherchons à utiliser nos capacités pour
faire évoluer nos esprits et nos mentalités.
Nous nous engageons à participer avec les personnes
animées de bonnes intentions, à faire évoluer
notre régime politique dans ses dimensions sociales
et nationales. Si l'on nous attaque, nous ne répondrons
pas de la même manière, mais par une attitude
responsable, consciente et courageuse, sans nous arrêter
à l'injustice, car notre histoire est toute pleine
de cohortes de martyrs et de saints.
6 - Jeunesse cultivée et engagée, nous voulons
aller a l'encontre des courants de défaitisme de
haine, de violence, et de pornographie. Fils de l'Eglise,
nous souhaitons qu'elle soit dans la vérité
notre mère et notre éducatrice, qu' elle nous
éveille à nos responsabilités sociales
et apostoliques, à la défense de l'Homme,
de sa dignité, de son droit à une vie digne
et convenable, qu'elle nous donne la possibilité
de jouer notre rôle, d'accomplir notre mission comme
laïcs, pour sanctifier notre société
et ses lois temporelles. Nous acceptons l'autre comme il
est, et nous engageons avec lui le dialogue pour notre enrichissement
mutuel; afin de parvenir ensemble à une formule de
vie nationale commune, solide et sans contraintes, à
une complémentarité mutuelle capable d'évolution.
7 - Qui n'a pas d'histoire n'a pas d'avenir. Le Liban possède
une histoire prestigieuse, c'est pourquoi nous croyons pour
lui en un brillant avenir. Le Pape Jean-Paul II dit que
les jeunes sont l'avenir, aussi sommes-nous prêts
à le façonner de sorte que par nous le droit
triomphe, et que se réalise la réforme souhaitable,
afin de parvenir à un État régi par
la loi, où règnent la justice et I'égalité,
et dont les fils vivent dans la liberté et la paix.
8 - En tant que jeunes chrétiens nous nous engageons
à adopter la charité en tant que règle
de notre vie. Nous n'aspirons pas a une société
chrétienne, mais à être chrétiens
dans notre société. Notre but est de vive
dans la justice et la charité, d'ôter les obstacles
entre nous et les autres, répandant la culture de
la paix au lieu de celle de la guerre. Sur cette base, nous
réclamons à l'État et à l'Église
ce qui suit :
a - d'accorder au domaine social le soin nécessaire,
soit du point de vue de la diffusion de I'enseignement social
de l'Église, soit en assurant un suivi social, surtout
dans les domaines de I'enseignement, de la santé,
de l'habitat, et du travail.
b - De faire participer les jeunes aux décisions
engageant l'avenir, aux décisions nationales, aux
activités ecclésiales, pastorales et sociales.
c - De prévenir notre jeunesse contre les dangers
de la société de consommation, et des effets
nocifs de la mondialisation De leur apprendre a s'opposer
à l'égoïsme, à résister
à l'information mensongère, aux habitudes
copiées sur l'extérieur, à préserver
notre patrimoine, notre culture, nos traditions authentiques.
d - D'assurer des espaces de rencontre plus étendus,
entre les jeunes du même pays mais d'appartenances
et de communautés diverses, pour faire connaissance
plus profondément, à travers un dialogue franc
et direct, en vue de parvenir au respect mutuel et I'acceptation
de la diversité et du partage dans 1a construction
d'une patrie solidaire et unie.
e - Le respect et la préservation entière
des droits de l'homme, surtout le droit de s'exprimer, de
se réunir, de se déplacer. Car c'est l'homme
qui possède la valeur absolue, et toutes les lois
ont été établies à son intention.
Nous portons un message de tolérance face à
la haine, de paix face à la guerre, et quelle que
soit la force des pressions exercées sur nous, dans
notre cheminement quotidien vers la réalisation du
Royaume, nous nous souvenons que celui qui recherche le
Christ sans la croix trouve la croix sans le Christ.
Notre Dame du Mont - Fatqa le 19/8/2001
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