Même si notre région est en développement,
nous voyons en certains lieux se dégrader la situation
économique et des usines fermer. L'annonce de la fermeture
de l'usine Mitsubishi à Etrelles et le transfert de
la production dans d'autres pays provoquent une émotion
forte dans l'opinion publique. Et nous savons que d'autres
établissements à Fougères, à Louvigné-du-Désert
et ailleurs sont menacés ou déjà arrêtés.
Beaucoup de salariés sont ainsi brutalement contraints
à supporter le chômage, à chercher du
travail, à changer de métier. Cela crée
des difficultés souvent graves dans les familles et
les projets de vie avec des répercussions sur l'ensemble
de la société.
En Eglise, nous sommes appelés à manifester
notre sympathie et à apporter notre aide à toutes
les personnes qui sont ainsi en difficulté. A la lumière
de l'Evangile, nous ne pouvons être d'accord avec une
économie organisée de telle manière que
le profit ne soit pas ajusté au bien des personnes.
La croissance et la mondialisation doivent répondre
à cette exigence. Les chrétiens sont invités
à s'engager là où ils sont, personnellement
et à travers des institutions, pour que le développement
se fasse dans une production utile, dans une juste répartition
des biens de la terre et des fruits du travail. Localement,
dans des situations difficiles, voire inéluctables,
nous devons utiliser les ressources de notre créativité
et de notre solidarité pour que les victimes de fermeture
d'établissements puissent retrouver, avec l'espérance,
une situation humaine et professionnelle convenable. Notre
prière doit ouvrir notre cur à l'amour
de Dieu pour tous et en particulier pour les plus en difficulté.
François Saint Macary
archevêque de Rennes, Dol et Saint-Malo
7 mars 2000
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