La mort du Cardinal Louis-Marie Billé nous bouleverse
tous.
Elle me touche particulièrement. Je perds en lui un
frère et un ami. Je l'ai rencontré samedi dernier,
à Bordeaux, à un moment tout à fait exceptionnel
où il venait de reprendre conscience. Je retrouvais
la simplicité de son accueil, sa lucidité et
sa retenue pour parler de sa maladie, son attitude de pasteur
tout donné à son peuple. Malgré la souffrance
qui le taraudait, ses qualités que nous avons admirées
en lui étaient intactes : la lucidité de son
analyse, la précision de ses propos et la clarté
de son discernement. Simple, attentif à chacun, homme
de communion, il savait présenter avec pertinence les
éléments d'une question pour que la décision,
dont il assurait ensuite courageusement les conséquences,
soit vraiment l'affaire de tous.
Sa disparition laisse un grand vide. Je pense à sa
famille qui a été si proche de lui, à
ses collaborateurs, au diocèse de Lyon qui lui tenait
tant à cur, à l'Église qui est
en France.
Nous savons tout ce que nous lui devons.
Devant son départ si rapide, notre tristesse est grande.
Mais nous ne sommes pas accablés. Le Cardinal Billé
était un homme de foi. Ce n'est pas un hasard s'il
avait pris pour devise cette parole de saint Paul : "
Je sais en qui j'ai mis ma foi " (2 Tm 1, 12). C'est
lui qui nous invite aujourd'hui à la confiance et à
l'espérance.
Jean-Pierre RICARD
Archevêque de Bordeaux
Président de la Conférence des évêques
de France
|
|