Devant les évènements
nationaux qui nous divisent et nous préoccupent ces
jours-ci, il est urgent de rappeler que si les affaires publiques
ont leur juste autonomie, certaines prises de position politiques
nous posent de graves questions éthiques et spirituelles
:
1. Voter est un devoir de conscience, s'abstenir est
une faute. La démocratie est reconnue par l'Église
comme une chance pour construire le bien commun dans la solidarité;
négliger d'exercer son droit de vote, c'est manquer
à la justice et faire preuve d'irresponsabilité.
2. Les jeunes attendent des adultes qu'ils leur préparent
une société de paix et de fraternité.
Ne les enfermons pas dans la spirale de la violence. Il nous
faut refuser la force comme seul moyen d'établir l'ordre.
Nos convictions chrétiennes nous rappellent que tout
homme a droit au respect de sa dignité d'enfant de
Dieu : juifs, arabes, chinois ou autres sont des frères
d'humanité : ils sont des hommes, égaux à
tout autre aux yeux de Dieu.
3. Ni la répression, ni l'exclusion n'assurent
la sécurité et la paix. Seules la justice
et la solidarité. Les intérêts économiques
ou politiques doivent être au service de l'homme, ils
nous sont donnés pour soutenir la qualité de
sa vie, lui ouvrir un avenir par l'accès aux responsabilités.
C'est l'enjeu de la mondialisation qui doit être une
politique de paix et de vivre ensemble à l'échelle
internationale, sinon nous retrouverons les affrontements
du siècle dernier. Le Christ lui-même s'est fait
serviteur de la vérité et de l'amour de tous
: l'enfant, le pauvre, le malade et l'étranger. Il
appelle à la confiance en l'autre jusqu'au pardon,
à reconnaître les droits des autres dans les
rapports économiques et sociaux. La charité
est universelle ou elle n'est pas.
4. Nul ne peut se dire catholique et fermer sa porte aux
autres peuples, aux autres races et aux autres cultures.
Par le Christ nous sommes appelés à la même
espérance
: celle de constituer une seule humanité, de frères,
citoyens de son royaume, dès ce monde. Tout privilège
exclusif attribué à une race, à une nation,
à la force ou à l'argent est une insulte à
la charité universelle du Christ.
C'est à une vie nouvelle que nous sommes appelés.
En ce temps de débats et de combats, chrétiens
soyons responsables.
Gérard Defois, évêque de Lille
et le conseil diocésain de pastorale
Jean-Luc Brunon, évêque auxiliaire
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