Après les "affaires"
qui n'ont épargné personne, voici le temps des
urnes qui devrait concerner tout le monde !
S'il n'en était pas ainsi, la France montrerait à
la face du monde que sa démocratie est malade
Dans son livre "Petit pas vers la barbarie", Guy
Cocq écrit que "dans une démocratie, le
mépris (de la politique) est suicidaire" et que
"celle-ci est aussi nécessaire à l'humanité
que la sexualité et le travail".
Les évêques français sont de ceux qui
ont mis en garde depuis longtemps contre la désaffection
du politique. Je ne puis donc que me réjouir du sursaut
que déclenchera, je l'espère, la réflexion
sur les résultats du premier tour des élections
présidentielles.
C'est le comportement de la jeunesse qui m'intéresse
particulièrement : il est réconfortant de constater
que celle qui n'a pas encore accès au droit de vote
n'attend pas pour manifester son refus de tous les extrémismes
et son rejet du racisme tel qu'il a été exploité
dans un programme électoral.
Je reste pourtant sur ma faim : les manifestations de la rue
ne me paraissent pas le seul, ni surtout le meilleur moyen
de présenter le visage d'une jeunesse désireuse
de prendre sa place dans l'actualité. Si les médias
semblent découvrir sa capacité à se mobiliser,
il ne faut pas oublier que 40% de jeunes ne sont pas allés
voter au premier tour
Par contre, sait-on assez que chaque année entre 1500
et 2000 jeunes s'adressent à la DCC (Délégation
catholique pour la coopération) pour un projet de coopération,
que 250 partent, et cela depuis 35 ans ? J'apporte ainsi le
témoignage, parmi tant d'autres, d'une jeunesse qui
s'engage pour découvrir, dans des pays plus pauvres,
la richesse des différences de civilisation, lorsqu'elles
sont accueillies comme complémentaires, le bienfait
de la rencontre, quand elle profite réciproquement.
La lutte contre l'insécurité ne passe pas par
le repliement sur soi mais par la proposition faite aux jeunes
générations de s'engager sur de vrais terrains
de dialogue et de vivre ensemble. Je ne doute pas que nos
jeunes volontaires, de retour en France, sont, et seront les
acteurs motivés et compétent pour un tel combat.
Robert Sarrabère,
évêque d'Aire et de Dax,
accompagnateur de la DCC
|
|