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Halte à la dégradation de la mer !
Bordeaux, le 10 janvier 2003.
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Le naufrage du "Prestige" est devenu, pour notre département,
une réalité : la pollution qui touche maintenant
nos côtes océanes nous fait ressentir le scandale
d’une telle situation.
Des Landes à la Pointe du Médoc, en des lieux
dont les noms nous sont familiers, la pollution est là.
Elle frappe de manière dramatique les métiers
de la mer : pêche et ostréiculture. Nous en connaissons
déjà les conditions d’exercice difficiles
et nous savons les problèmes auxquels ces professions
sont déjà confrontées.
Une telle pollution altère aussi l’image de marque
des plages océanes et met en péril l’avenir
du tourisme dont nous percevons les enjeux économiques
importants pour le littoral et notre département.
Ainsi, ce sont des hommes, des femmes, des familles qui sont
touchés dans leurs biens, leur travail et s’inquiètent
légitiment de leur avenir. Nous en connaissons beaucoup,
leurs visages nous sont familiers.
Chrétiens, nous ne pouvons rester sourds à la
plainte, aux craintes, aux cris de colère et de découragement
de ceux et celles qui sont lésés et menacés
dans l’exercice de leur profession, dans leur avenir,
leur équilibre humain et spirituel.
Nous nous sentons solidaires de ceux et de celles qui sont ainsi
blessés dans ce qui est une de leurs principales raisons
de vivre.
Si le risque zéro n’existe pas, il n’y a
pas de fatalité ! Nous faisons donc volontiers écho
à la déclaration des évêques responsables
de l’Apostolat de la Mer en Espagne, au Portugal et en
France, publiée le 21 novembre 2002.
Il n’est pas tolérable que la recherche du profit
se fasse au détriment des personnes, de l’environnement
et de la vie. L’économie doit être au service
de l’Homme et de tous les hommes. Les législations
nationales, européennes, internationales doivent assurer
au mieux la sécurité des mers, le respect des
personnes qui en vivent et la protection des espèces.
Elles doivent permettre le contrôle des navires et des
techniques mises en œuvre, elles doivent être efficacement
appliquées par tous.
En communion avec les catholiques du diocèse et plus
particulièrement ceux des communautés et mouvements
plus directement touchés par ce drame, nous sommes solidaires
de ceux qui agissent et agiront pour que la situation actuelle
d’injustice, de corruption et d’irresponsabilité
cesse le plus rapidement possible. Le coût humain des
pratiques actuelles est trop élevé.
Nous appelons tous les catholiques à manifester activement
leur solidarité avec les victimes et avec les actions
menées pour s’opposer à la destruction et
à la dégradation des réalités maritimes.
"ces convictions si humaines trouvent leur fondement dans
notre Foi en Dieu qui crée la personne humaine à
son image, la rend responsable de l’univers, et lui envoie
son Fils pour la sauver des forces du mal et l’orienter
vers le bonheur. Puisse notre appel au bon sens, à la
justice, au respect et à la solidarité internationale
être entendu : la mer n’est pas un dépotoir,
elle est lieu de vie et don de Dieu !" (Déclaration
des évêques de l’Apostolat de la mer, 21
novembre 2002)
Que les familles, les professionnels, les responsables des communes,
des collectivités et divers services concernés
par ce drame soient assurés de notre prière et
de la part que nous prenons à leur souffrance, à
leurs inquiétudes et à leurs efforts, pour que,
malgré tout, la vie et l’espérance gagnent
!
Bordeaux, le 10 janvier 2003.
Mgr Jean-Claude HERTZOG
Evêque Auxiliaire de Bordeaux |
Mgr Jean-Pierre RICARD
Archevêque de Bordeaux
Evêque de Bazas |
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