Dans le livre Les violences envers les femmes publié ce
jour, la Commission sociale de la Conférence des évêques
de France s’interroge : "Jusqu’à quand
notre société supportera-t-elle ces innombrables
actes de violence ? Jusqu’à quand ces victimes
seront-elles abandonnées à leur souffrance,
réduites au silence, spoliées de leur désir
de vivre ? Pourquoi les femmes sont-elles presque toujours
la cible de ces humiliations ? Est-ce leur vulnérabilité plus
grande qui porte des hommes à abuser de leur force
? [ …] Dans la France d’aujourd’hui, serait-il
moins risqué de frapper sa femme que son chien ? Cette
question peut se poser quand l’on constate que dans
le cadre de l’amnistie décidée après
l’élection présidentielle de 2002, les
condamnations pour violences conjugales ont été effacées,
tandis que les cruautés envers les animaux ne l’ont
pas été."
Résultat d’un travail mené depuis plusieurs
mois à la demande et avec la collaboration de l'Action
catholique générale féminine ainsi qu'avec
la collaboration du Mouvement du Nid (mouvement chrétien
de lutte contre la prostitution), le livre de la Commission
sociale de la Conférence des évêques
de France veut attirer l'attention sur deux des formes de
violence envers les femmes : les violences conjugales et
la prostitution.
Depuis cet été, des événements
tragiques largement médiatisés du fait de la
notoriété de la victime, ont placé les
violences conjugales au cœur de l’actualité pour
quelques semaines. Cette affaire terrible ne doit pas faire
oublier la malheureuse "banalité" de
ce fléau.
Par cette prise de parole, les évêques souhaitent
contribuer à briser le silence, démasquer ces
violences si souvent cachées, et montrer combien elles
atteignent les personnes dans leur intimité au point
de les détruire. Ils veulent apporter leur voix pour
mobiliser l’opinion et faire évoluer les mentalités,
en débanalisant et en dénonçant ces
violences, seul moyen d’aider les victimes et de mettre
un terme à ces violences. Les évêques
appellent "tous les chrétiens et les hommes
de bonne volonté à prendre conscience de ces
violences afin de contribuer à rendre à celles
qui en souffrent leur dignité, leur identité,
leur liberté". Ils expriment leur entière
solidarité aux femmes victimes de violences, sous
quelque forme que ce soit. Les évêques en appellent également
aux autorités gouvernementales. Enfin, toute éducation
sexuelle doit témoigner de la dimension affective
et relationnelle.
Des contributions du Père Tony ANATRELLA (psychanalyste),
de Pierre DEBERGÉ (Professeur d’Écriture
sainte à l’université catholique de Toulouse)
et de Véronique MARGRON (Professeur d’éthique à la
faculté de théologie d’Angers) ouvrent
des pistes de réflexion, donnent des éléments
d’analyse et apportent des éclairages psychologique
et social, biblique et de théologie morale.
Des acteurs de la lutte contre ces violences témoignent
et font part de leur expérience sur le terrain: Madame
MONNIER, co-fondatrice de la permanence téléphonique
nationale "Violences conjugales" et Bernard
LEMETTRE, Président du Mouvement du Nid.
Co-édition : Bayard presse, Fleurus-Mame, Le Cerf
Collection
: Documents d’Eglise, 15 euro
|
|